Sécurité

RDC : négocier avec les groupes armés c’est faire de l’économie des moyens, mais cette stratégie n’a jamais produit des fruits (Prof Muhesi)

Il est possible que le gouvernement de la République démocratique du Congo s’inscrive dans la logique de l’économie des moyens en négociant avec les groupes armés pour autant que la guerre coûte cher. C’est l’explication que donne le professeur Augustin Muhesi qui a commenté les négociations ouvertes à Nairobi depuis quelques semaines entre le gouvernement de la RDC et les groupes rebelles actifs à l’est du pays.

Les opérations militaires n’excluent pas des épisodes de négociation reconnaît-il. Mais pour le cas de la RDC ajoute le Professeur, elle devrait avoir assez tiré des leçons des nombreuses négociations avec les groupes rebelles, lesquelles négociations n’ont pas mis fin à leur activisme estime Augustin Muhesi. ‘‘ Ça serait dans l’optique de vouloir faire de l’économie des moyens que le gouvernement négocie avec les groupes armés. C’est vrai il y a le fait que beaucoup des questions peuvent se régler par la négociation, une approche complémentaire à celle militaire. Mais il faut aussi se poser des questions comme ce n’est pas la première fois que le gouvernement congolais a eu à parler avec les groupes armés. Mais à chaque fois que le gouvernement a ouvert des brèches des pourparlers avec les groupes armés, on sait ce qui s’est passé. Ils en sortent avec des postes politiques et dans l’armée et les autres institutions, et malheureusement, l’octroi de ce poste n’a pas mis fin à la violence. Il y en a qui sont déjà dans les institutions et qui ont continué à entretenir les groupes rebelles et cette fois avec l’argent issu de la poche de l’Etat lui-même. Il y a aussi des mécontents qui pensent poursuivre la lutte armée pour accéder aussi un jour à ces postes parfois juteux. Et c’est comme cela que ça perpétue le cycle des violences.’’

La première phase de ces négociations de Nairobi ayant été bouclée, la facilitation attend convoquer la deuxième dans les prochains jours.

Emmanuel KATERI