Sécurité

RDC: Plusieurs conflits tirent racines dans la géopolitique et non dans l’enseignement de la géographie ( Dr Kasereka Sivalikwiha)

Le conflit qui agace la RDC a ses racines dans la géopolitique et non dans l’enseignement de la géographie en tant que science, en dépit des impostures y constatées. C’est ce qu’on retient de la conférence tenue jeudi 10 juin à l’Institut Supérieur Pédagogique de Muhangi.

L’imposture de l’enseignement de la géographie en RDC et la problématique de la délimitation des frontières. C’est le thème présenté par Dr Kasereka Sivalikwiha, enseignant de géographie dans plusieurs institutions d’enseignement supérieur de la RDC. Il a d’abord présenté cette discipline comme étant une science de la localisation.

Abordant le vif de sa thématique, le conférencier a mentionné plusieurs modifications des frontières de la RDC depuis 1885. Nous notons les modifications de 1910 avec des parties perdues en faveur du Rwanda-Burundi. ‘‘Coté burundais et rwandais, on a connu une modification à 1910, c’est à cette occasion d’ailleurs que la superficie du royaume du Bushi avait été rongé presque de 50 km, étant donné que tout le lac Kivu et ses environs vers le Rwanda appartenait à ce royaume du Bushi. Il y a des territoires qui ont été perdus.’’

Reconnaissant quelques faiblesses dans l’enseignement du cours de géographie, Dr Sivalikwiha mentionne plutôt des problèmes géo-politiques à la base du chaos sécuritaire congolais et non l’enseignement de la géographie en tant que science. Les résultats de ses recherches corroborent d’ailleurs avec celles d’autres chercheurs.

‘‘ c’est le cas du professeur Bin Mubibi qui écrit que les banyamulenge se créent une histoire et une prophétie consistant à dire qu’ils considèrent les mines de Salomon leur père par la reine de Sabbat. Ils croient qu’ils sont les fils de cette reine et de Salomon qui avait des mines qui vont de l’Ituri jusqu’à Kalemi en passant par le Kivu. Ils doivent récupérer leur héritage. Ils transmettent cette idéologie de père à fils partout où ils se trouvent.’’

Selon l’orateur, le principe de l’enseignement de la géographie repose sur la sincérité. Des conflits peuvent naître de la mauvaise manipulation des connaissances de géographie mais pas de la géographie elle-même comme science, a-t-il expliqué.

Le spécialiste conseille de capitaliser les connaissances géographiques acquises pour un positionnement géopolitique et géostratégique de la RDC au niveau de la région des grands lacs, de l’Afrique et du monde.

Emmanuel KATERI