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RDC-PRECOP : les activistes environnementaux trouvent non fondées les raisons avancées pour l’exploitation pétrolière dans les aires protégées

RDC-PRECOP : les activistes environnementaux trouvent non fondées les raisons avancées pour l’exploitation pétrolière dans les aires protégées

La PRECOP 27 s’est tenu à Kinshasa du lundi 3 au 5 octobre 2020. Cette rencontre a consisté à donner des orientations des différentes thématiques qui constitueront l’agenda des débats lors de la COP 27 prévue en novembre prochain en Egypte.  Une question ayant retenu l’attention est la mise en vente de 27 blocs  pétroliers par la RDC dont certaines se trouvent dans les aires protégées. Une action qui rencontre une opposition de part et d’autre. Quelques activistes environnementaux s’expriment dans ce reportage.

Pour la RDC, par la bouche de la Vice-Premier Ministre, ministre de l’environnement et développements durable, Eve Bazaiba, les populations africaines ne peuvent crever de faim en contemplant des richesses qui peuvent être valorisées a-t-elle martelé.

« L’Afrique se trouve dans une situation de dilemme alors qu’elle est responsable seulement de 4 pourcent d’émission mondiale de gaz à effet de serre ; que faire  dans ces circonstances, exploiter nos ressources  et nourrir nos enfants et nos petits enfants  ou contempler ces ressources en laissant nourrir nos enfants et nos petits enfants de faim ? Cela équivaudrait à dire autant nous avons besoins de l’oxygène, nous avons aussi besoins du pain. », rappelle-t-elle.

Une proposition qui n’a pas l’assentiment des activistes environnementaux pour plusieurs raisons. Joseph Tsongo, coordonnateur de ‘Amani Institute’ rappelle que si on doit exploiter les ressources naturelles pour le bien de la population, tout projet doit d’abord avoir l’aval des communautés qui peuvent être impactés par cette exploitation.

« Les communautés locales doivent valider le projet. On doit prendre en compte leurs revendications. Est-ce le cas pour le Nord-Kivu ? Est ce que le gouvernement a consulté les populations riveraines du parc avant de mettre aux enchères les blocs pétroliers dans cette aire ? », interroge Joseph Tsongo, jeune leader diplômé de Mandela Fellowship.

Kakevire Buthelezi, coordonnateur de l’asbl PREPPYG RDC, une ONG qui intervient dans la Sécurité alimentaire, l’Agriculture durable, la Foresterie communautaire, et la dignité pygmée, note que la RDC est un pays producteur des plusieurs minerais mais le social des congolais reste pire.

« Plus encore dans les régions où même le pétrole est déjà en exploitation comme à Moanda on ne voit aucun impact positif sur le social des communauté locales. », fait remarquer Kakevire.

Brunot  Matsundo, coordonnateur du centre d’Intervention et de Promotion Sociale Participative, CIPSOPA, pense que si jamais il y a exploitation  ce ne sera pas pour le bénéfice de la population.

« Nous avons des informations suffisantes qui démontrent que l’exploitation du pétrole n’est à notre faveur. Il peut être à la faveur du gouvernement et ses acteurs. Les exploitants peuvent donner les millions au gouvernement. Est-ce que ces millions nous reviennent nous population ? La réponse c’est Non. »

Il souligne que c’est ce pourquoi, ces organisations de la société civile environnementale soutiennent la proposition des Etats-Unis, faite par l’entremise de l’émissaire Américain John Kerry,  qui consiste à compenser le gain dont le rêve les politiciens congolais par une subvention américaine.

En plus Kakevire Butelezi rappelle que : «  Les minerais étant épuisables, il existe plusieurs autres ressources renouvelables dont on peut user durablement pour impulser le mieux-être de la population congolaise. Comme les énergies renouvelables, les forêts communautaires, l’agriculture durable, le touriste, l’art ainsi de suite. »

Hervé Mukulu

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