Self made women : « Nous avons le devoir de rentrer chez nous malgré le contexte sécuritaire très volatil et les conditions de travail difficile » (Dr Sifa Nganza)
“Non better place like home”. Avis de Dr Sifa Nganza médecin en spécialisation au Makerere University, après une formation clinique en chirurgie viscérale à Cobourg en Allemagne et une expérience aux cliniques universitaires du Graben. Sifa Nganza est aujourd’hui épouse, mère et médecin spécialisant.
Parler de Dr Sifa Nganza, c’est évoquer une femme intelligente, de caractère et d’un exceptionnel courage. Après ses études en médecine à l’Université Catholique du Graben UCG, Dr Sifa Nganza postule à une bourse pour laquelle elle est retenue parmi plus de 500 candidats. Elle fait alors une formation d’une année en Allemagne en chirurgie viscérale. Ce fut une expérience magique pour une fille ambitieuse.
‘‘ J’ai eu le temps de créer des contacts avec des grands chirurgiens, j’ai côtoyé des grands du domaine. Et c’est alors que j’ai eu l’inspiration de faire la chirurgie comme spécialisation, comme carrière. J’ai rencontré des dames qui sont en mesure de s’affirmer. Une dame qui sait conduire une chirurgie majeure, une chirurgie cardiaque par exemple, une transplantation du foie. Une dame qui chapeaute une grande équipe de chirurgiens. C’est là que j’ai eu cette inspiration de faire de la chirurgie en spécialisation.’’
En dépit du contexte sécuritaire difficile, Dr Sifa voudrait revenir travailler dans son terroir. Elle était présente quand a été assassiné Dr Richard Mouzoko de l’OMS aux cliniques universitaires du Graben, mais pour elle, les enfants du milieu ont étudié pour résoudre les problèmes d’abord de leur milieu. ‘‘ De fois on voit des attaques qui s’opèrent dans des milieux hospitaliers. Contre le personnel soignant. Alors que l’hôpital, le personnel soignant, c’est sacré. On ne touche pas. Je me rappelle, le jour où on a assassiné Dr Mouzoko, il y a eu la panique à l’hôpital. On a eu du mal à organiser la garde. Tout le monde avait peur que ça reprenne. Le contexte chez nous est difficile. Mais je crois que nous avons un devoir. Ramener notre savoir chez nous. Personnellement ce qui m’anime c’est l’amour pour mon pays, mon terroir, ma ville, mes origines.’’
Polyglotte, Sifa Nganza parle 7 langues. Kiswahili, Français, Anglais, Allemand, Kiganda, Kinande et Lingala. Simplement impressionnant ! Dr Sifa encourage les jeunes filles à travailler dur car selon elle, même le mariage n’est pas un frein à leur épanouissement.
Emmanuel KATERI