Tshisekedi-Kagame/syndrome de Laurent Désiré Kabila : signer des contrats secrets et ne plus savoir s’en défaire (Boniface Musavuli)

Plusieurs acteurs politiques tant de l’opposition que de la majorité congolaise font allégeance au Rwanda à travers des accords secrets qui, une fois au pouvoir, tentent de se défaire de cet allié. Malheureusement, déplore Boniface Musavuli, ces engagements restent contraires aux intérêts stratégiques de la RDC. Ce chercheur congolais a fait cette analyse contextuelle,  jeudi 02 juin 2022, face aux tensions actuelles entre la RDC et le Rwanda.

Cette attitude est qualifiée par le chercheur   de syndrome de Laurent Désiré Kabila. Il consiste, selon lui, à accéder au pouvoir à Kinshasa grâce aux pactes mafieux conclus avec le Rwanda. Une fois au pouvoir, les pactes s’avèrent intenables. Par la suite, les parrains de Kagame imposent de négocier avec ses milices, déplore-t-il. La crise sécuritaire dont l’Est de la RDC est victime actuellement est une résultante de l’inconstance de ses dirigeants, atteste Boniface Musavuli.

« Les dirigeants et le M23 ont signé une série d’accords notamment l’accord de Nairobi, l’accord cadre d’Addis Abeba, il y a eu l’engagement du Président Tshisekedi et de son pouvoir d’octroyer l’amnistie à tous les membres du M23 y compris à ceux qui étaient considérés de non amnistiables par le pouvoir de Joseph Kabila. Ensuite, il y a eu des négociations de Nairobi qui étaient une absurdité totale parce que le Président Tshisekedi avait déjà décrété l’état de siège qui était supposé régler la question. C’était donc ouvrir la boîte de pandore en allant négocier avec les groupes armés à Nairobi. Le même gouvernement affirme que toutes les options sont sur la table y compris des négociations à condition que ces négociations se fassent de bonne foi », explique le chercheur.

A la question de savoir si l’ouverture des négociations avec le M23, déjà qualifié de groupe terroriste, ouvre la voie à des pourparlers entre Kinshasa avec l’ADF, un l’autre mouvement terroriste actif au Nord-Kivu et en Ituri, Boniface Musavuli répond par la négative. Selon lui, l’ADF est un groupe complexe qui n’a ni revendication claire ni interlocuteur connu.

Georges Kisando Sokomeka