Beni : c’est possible de limiter les importations du riz grâce au PASA-NK

Le riz produit en territoire de Beni dans le cadre du programme d’appui au secteur agricole au Nord-Kivu, PASA-NK pourrait réduire voire éliminer l’importation du riz  en République démocratique du Congo. C’est en tout cas le vœux  de différents acteurs impliqués dans la filière riz de ce projet en cours d’exécution au Nord-Kivu.

Le riz produit dans le cadre de ce programme provient de champs de production de Kyanzaba, Matembo, Mavivi en secteur de Beni-Mbau et Rugetsi dans celui Ruwenzori en territoire de Beni. Les petits producteurs se trouvant dans ces contrées obtiennent les intrants agricoles de la part du programme et sont régulièrement suivis par des agronomes de l’Etat et ceux des organisations paysannes partenaires. Au stade actuel, le résultat obtenu est promettant, affirme Augustin Vilambiro de l’Organisation Humanitaire pour l’Assistance aux Vulnérables, (OHAV) une organisation paysanne de base partenaire à la Ligue des Organisations de Femmes Paysannes au Congo, (LOFEPACO), chef de file riz dans le projet PASA-NK.

Pour le seul site de Matembo, nous sommes déjà dans les 5 tonnes de riz qu’on va produire, ça fait déjà une quantité de moins à l’importation. Si vous allez à Kyanzaba, à Mavivi, à Mutwanga… c’est la même chose, et donc ce sont les quantités de moins à l’importation. Surtout avec le nerica4 qu’on est en train de résister face aux aléas climatiques, je suis rassuré que cela va diminuer sensiblement l’importation. On pourrait aller même jusqu’à l’élimination de l’importation si et seulement si le projet continue à s’occuper de l’encadrement des petits producteurs », assure-t-il.   

L’encadrement de bénéficiaires n’est pas cependant l’unique préalable pour gagner le pari de l’élimination de l’importation du riz à Beni, estime pour sa part l’agronome Gérard Sombolani de l’AGRIPEL, partenaire étatique à ce projet. Il faut aussi des garanties sécuritaires dans les zones de production du riz.

« La plupart des producteurs n’accèdent plus à leurs champs parce qu’en fait les zones périphériques sont affectées par l’insécurité. Toutefois, nous sommes en train de recycler certaines anciennes plantations laissées par les blancs, et à partir des productions venant de ces anciennes plantations, nous sommes en train de voir la production commencer à régénérer. Nous espérons qu’à la saison prochaine nous ferons plus que ça », espère-t-il. 

Différents acteurs intervenants dans ce secteur s’accordent que le riz produit dans le cadre de ce projet PASA-NK inonde déjà le marché local à Beni. Il faut toutefois répondre à tous ces préalables pour que les petits producteurs produisent davantage et en toute sécurité.  

Jackson SIVULYAMWENGE  

 

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