Alors que l’armée de la RDC est accusée de négligence face aux alertes de la population de Beni, l’administrateur du territoire de Beni prend sa défense pour répondre à toutes les accusations. Arrivé à Mangina ce mercredi 3 avril, au lendemain de l’incursion des rebelles ADF dans cette agglomération, le colonel Ehuta Omeonga Charles affirme que les FARDC auraient assimilé les alertes de la population aux canulars associés au poisson d’avril.
Selon plusieurs témoins, plus de trois jours avant l’attaque qui a causé une dizaine de morts et de nombreux dégâts matériels à Mangina, l’armée était effectivement informée du mouvement des terroristes ADF dans les environs. Cependant, pour le colonel Charles Omeonga, l’armée aurait confondu ces alertes avec les canulars du poisson d’avril qui auraient pu désorienter ses troupes.
« Il y a deux ou trois jours, nous avions une journée dite de « poisson d’avril », alors quand on a reçu certaines alertes qui détournent l’attention et la mission de nos forces de défense et de sécurité, croyez-vous qu’on peut suivre ces alertes-là ? Non. Nous avons nos services de renseignement qui sont là pour ce travail. Quand elles n’ont pas encore mis leur main dans une bonne information, c’est difficile puisqu’il y a d’autres informations qui désorientent la force. Comme vous le savez, ce sont les terroristes de grand chemin, ce sont des terroristes mondiaux, ils travaillent pour le Daesh et ils sont dans les réseaux sociaux pour désorienter nos forces », a-t-il justifié.
Cette justification ne convainc pas Kakule Vunyatsi, président des forces vives de Mangina. Il maintient sa position sur la négligence de l’armée face aux alertes. « Nous considérons qu’il s’agit d’une négligence. C’est pourquoi la situation est aujourd’hui alarmante, car nos alertes, émanant de la population, n’ont pas été prises en compte », affirme-t-il.
Les forces vives recommandent au gouvernement de fournir aux FARDC les moyens nécessaires pour leur permettre d’être proactives face aux menaces des ADF dans cette région.
Jackson SIVULYAMWENGE
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