En cinq ans de mise en œuvre du Projet d’Appui au Secteur Agricole au Nord-Kivu (PASA NK) et alors qu’en principe il ne lui reste que deux ans, ledit projet n’a toujours pas installé un laboratoire de production des semences de souche à l’Université Catholique du Graben (UCG) tel que prévue dans sa conception. Conséquences, les organisations partenaires chargées de la production et de la multiplication des semences redoutent les difficultés d’obtention des mini-tubercules dans les jours avenirs. Toutefois, le chargé de suivi et évaluation de PASA NK rassure quant à ce.
Depuis 2021, Syndicat de Défense des Intérêts Paysans, SYDIP et le Centre d’Adaptation et de Production des Semences Améliorées, CAPSA, procèdent à la production et à la multiplication des nouvelles variétés des semences de la pomme de terre dans le cadre de ce projet du gouvernement congolais financé par le Fonds Internationale de Développement Agricole (FIDA).
Pour le premier lot de semences de souche de la variété Rwangume par exemple, que le projet avait obtenu à partir du centre de recherches de Kachwekano en Ouganda, le processus de multiplication au CAPSA est déjà au niveau de la R3 destinée aux petits producteurs. Ce qui fait qu’en principe, le CAPSA devrait commencer à obtenir de nouvelles semences de souche à partir de l’UCG si le laboratoire y était déjà construit.
« Le défi c’est que PASA NK n’a pas encore installé le laboratoire de production des semences souches dans la zone du projet. Nous pensions qu’avec sa construction à l’UCG, la charge pouvait diminuer parce que pour s’approvisionner dans les pays voisins, il y a beaucoup de risques d’obtenir quelque chose qui n’est pas ce qu’on cherche. C’est donc un défi majeur », reconnaît Charles Kitengera, Directeur du CAPSA Luotu.
Interrogé à ce sujet par La Voix de l’UCG à l’issue de la dernière session d’évaluation des activités de 2023, le chargé de suivi et évaluation du PASA NK Daniel Bunambo assure que l’UCG est en contact depuis 2022 avec l’Institut International pour l’Agriculture tropicale (IITA) basé au Nigéria avec un bureau à Bukavu pour la mise en œuvre de ce laboratoire à Butembo.
« Nous pensons que l’IITA qui va appuyer l’UCG en termes de conception, de type de matériels et de type de bâtiment, cette fois-là nous avons aligné l’action de sorte que l’IITA conduise l’ensemble des activités et que l’UCG reçoive un bâtiment prêt à porter. Nous sommes en discussion avec l’IITA et le FIDA pour valider cette nouvelle méthodologie de travail. Cette dernière voudrait que l’IITA mène les activités de construction, d’acquisition des matériels et de formation des techniciens, et une fois ces éléments prêts, le bâtiment sera remis à l’UCG pour que le laboratoire démarre ses activités de production des semences de souches », a-t-il assuré.
Une fois la proposition validée par FIDA, le contrat sera immédiatement signé avec l’IITA et les travaux pourraient démarrer début 2024, ajoute encore Daniel Bunambo qui estime que la coordination du projet est sur la bonne voie pour la mise en œuvre de ce laboratoire à l’UCG.
Jackson SIVULYAMWENGE
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