Le déséquilibre entre l’offre et la demande du dollar américain, son insuffisance sur le marché, le déficit des finances publiques à la banque centrale du Congo évaluée à 326 milliards de francs congolais en juin 2023. C’est à ces trois principales hypothèses que le professeur Omer Mirembe, enseignant en faculté des sciences économiques et de gestion à l’Université Catholique du Graben, UCG Butembo au Nord-Kivu, résume les causes majeures de la hausse du taux de change sur le marché.
Pour ce chercheur en économie, le déficit enregistré aux finances publiques dans le contexte actuel du pays, la guerre, la préparation des élections, la rémunération des agents de l’état et d’autres dépenses habituelles de l’Etat expliquent ce déficit que connaît l’Etat congolais. Eu égard à cette situation, les dépenses deviennent excédentaires par rapport aux recettes poursuit le professeur.
« L’accroissement des dépenses avec le processus électoral, des dépenses allouées à la guerre dans la partie est du pays et les dépenses habituelles de l’état qui représentent 60 pourcents des dépenses mensuelles. Avec cette situation il y a des excédents du franc congolais sur le marché et ceux qui sont porteurs de ces francs congolais se tournent vers les marchés parallèles pour avoir les devises étrangères parce que dans le système bancaire il n’y en a pas »
Quant à l’insuffisance du dollar américain sur le marché, le professeur Omer Mirembe avance plusieurs raisons.
«La première raison est que nous sommes une économie extravertie, or, le dollars parvient à l’exportation. Alors comme nous n’exportons pas assez et nous importons plus, cela est lié à la distorsion de notre économie du fait que nous produisons ce que nous ne consommons pas et nous consommons ce que nous ne produisons pas. La consommation intérieure est beaucoup plus le produit de l’importation. Quand les commerçants ont vendu en franc congolais il faut trouver les dollars pour importer »
Pour palier tant soit peu à cette situation qui affecte divers secteurs de la vie socio-économique de la population, le gouvernement congolais a arrêté plusieurs mesures sur les plans budgétaire et monétaire, pour stabiliser le taux de change en République démocratique du Congo. Parmi ces mesures on peut retenir, le paiement de l’impôt au Trésor public en franc congolais.
Elisha Kindy
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