Une semaine après la mort par balle du jeune Robert Munyahiri, l’Organisation Non Gouvernementale de défense de droits de l’homme Colibri RDC ASBL attire l’attention du maire de Butembo dans le Nord Kivu à propos de l’utilisation excessive des armes létales lors des manifestations publiques. Dans une lettre ouverte lui adressée jeudi 14 janvier 2021, cette organisation, non seulement condamne cet acte, demande justice et réparation tout en insistant que cela n’est pas le premier cas à Butembo et exige qu’il soit le dernier.
Lors des échauffourées d’il y a une semaine entre les éléments de la police et les taximen moto autour du contrôle obligatoire des plaques minéralogiques, un jeune garçon du nom de Robert Munyahiri avait été mortellement atteint d’une balle au cou. Ce qui soulève le débat sur l’utilisation des armes létales pendant les manifestations publiques qu’elles soient annoncées ou spontanées.
Dans une lettre ouverte adressée au maire de Butembo, Colibri RDC ASBL condamne cet acte, et rappelle au maire que l’utilisation des armes à feu est règlementée.
Maitre Richard Ndekeninge, coordonnateur de Colibri RDC ASBL dans une interview accordée à La Voix de l’UCG après le dépôt de la lettre adressée au maire insiste que l’arme létale doit être le dernier recours lorsque la police fait face aux manifestants non armés. ‘‘ Le recours à la force létale c’est vraiment le dernier degré, et on s’oblige à en arriver là lorsque tous les autres moyens s’avèrent tout simplement inefficaces. Il y a la dissuasion par des balles à caoutchouc, des arrestations possibles… l’arme à feu ne vient que quand est débordé et que des vies humaines sont en danger. Il faut vraiment justifier le recours à l’arme létale. Les obligations internationales exigent des autorités étatiques qu’à chaque fois que, par le recours à la force, une personne a perdu la vie, des enquêtes sérieuses et indépendantes soient ouvertes. C’est une obligation qu’ont les autorités étatiques.’’
Colibri RDC ASBL rappelle également que l’Etat a l’obligation de protéger le droit à la vie des citoyens. L’organisation exige des enquêtes sérieuses et un procès en vue d’établir les responsabilités et qu’une réparation adéquate soit accordée à la famille de la victime.
Emmanuel Kateri
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