JM de la langue maternelle « En plus d’efforts de parler sa langue maternelle il faut aussi apprendre à l’écrire pour la conserver » CT Karongo Panthaleon

Certains jeunes fournissent des efforts pour s’exprimer dans leurs langues maternelles, en dépit d’autres langues apprises grâce à la mondialisation. En l’occurrence, le français, l’anglais, le chinois…  C’est un constat fait par la Voix de l’UCG ce mardi 21 février 2023 à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle. Contacté à cette occasion, le linguiste Karongo Panthaleon exhorte les jeunes à apprendre l’écriture de leurs langues maternelles.

Aoji Asirika et Exaucé Birongi étudiantes en faculté de Droit et en sciences politiques à l’UCG, sont venus de la province de la Tchopo. Pour elles, leur langue maternelle leur ont permis à s’identifier facilement aux membres de leurs tribus déjà à Butembo.

Elles exhortent les jeunes à promouvoir leur langue maternelle pour donner de la valeur à leurs tribus. « Je parle très bien lingala ma langue maternelle. Et quand je suis arrivée à l’UCG, grâce à ma langue, j’ai trouvé des amis venus de Kisangani et d’autres endroits où on parle lingala et je me sens bien », avoue-t-elle.

« J’appelle les jeunes comme moi à mettre leur complexe de côté et donner de la valeur à leurs langues maternelles » pense Exaucé Birongi.

Rencontré en pleine conversation avec ses camarades, Georges Ngorombi étudiant à l’université de l’assomption au Congo en département de communication appliquée incite ses camarades à l’apprentissage de la langue maternelle, la sienne étant le Luyira appelé communément Kinande. Pour lui c’est une fierté de s’exprimer en Kinande.

« Je ne comprends pas pourquoi on peut vouloir apprendre les langues étrangères sans d’abord connaitre la langue de sa mère. Nous devons fournir un effort de bien parler notre langue maternelle. Personnellement je me sens fier quand je parle le Kinande. »

Pour Imelda Mwengesyali, étudiante en faculté de psychologie à l’UAC, c’est un motif de fierté de savoir s’exprimer dans sa langue maternelle. Elle invite ainsi d’autres jeunes de sa tribu à faire comme elle. « Personnellement je suis fière de parler ma langue. Les jeunes qui s’abstiennent de parler leur langue maternelle se trompent. La langue française, anglaise et même le kiswahili sont des langues d’emprunt » explique-t-elle

Pour le chef de travaux Karongo Pantaléon, Secrétaire général académique de l’Institut Supérieur Pédagogique MUHANGI et enseignant de langue dans plusieurs universités et instituts supérieurs de la ville, savoir écrire sa langue maternelle c’est participer à sa conservation. C’est ainsi qu’en plus de s’exprimer dans sa langue maternelle, il invite les jeunes à l’apprentissage de l’orthographe de cette langue. « Une langue pour qu’elle ne disparaisse pas il faut aussi écrire dans cette langue. Parce que on le dit, les paroles s’envolent mais les écris restent. Et cela peut mieux se conserver par les théâtres, les poèmes. Malheureusement actuellement il n’y a pas des artistes qui y pensent » regrette-t-il.

La journée du 21 février a été déclarée journée internationale de la langue maternelle par l’UNESCO en 1999 pour légaliser le droit d’utiliser pleinement sa langue maternelle dans toutes les différentes circonstances de la vie.

Elisha Kindy

 

 

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