Prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege dispose de la capacité d’influence à exercer sur le Conseil de sécurité de l’ONU pour suspendre et revoir le plan conjoint du retrait de la MONUSCO de la RDC.
C’est en tout cas ce que rappelle Fréderic Amani, chercheur associé en sciences politiques de l’Université de Lubumbashi, également expert et consultant sur des questions internationales.
Saluant la démarche du médecin gynécologue de l’hôpital de Panzi, Fréderic Amini partage la peur de laisser un vide sécuritaire à la suite du départ précipité de la MONUSCO.
Nous pensons qu’il partage les mêmes convictions que nous, la peur du vide sécuritaire s’il arrivait que le départ de la MONUSCO soit précipité et non coordonné. Avec humilité je l’avais déjà dit par le passé que le départ précipité de la MONUSCO avec la situation fragile sur le terrain risque de créer ce vide sécuritaire et nous ramener à la case de départ. On peut bien faire partir la MONUSCO mais quelques temps après avec la situation de menaces de paix et de sécurité, on sera obligé de faire encore appel à la communauté internationale et c’est la même MONUSCO qui reviendra sous une autre forme.
Selon lui, Dr Denis Mukwege, en tant que personnalité publique internationale, est dans la catégorie d’acteurs de relation internationale. « En tant que tel, il peut exercer une influence sur la communauté internationale pour qu’on arrive à surssoir cette décision », fait-il observer.
Dans sa lettre du 6 mars 2024 adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, Denis Mukwege appelle à la suspension du retrait de la mission de maintien de la paix en RDC. Pour ce gynécologue, le retrait précipité des casques bleus et de la brigade d’intervention risque de laisser un vide sécuritaire, désastreux pour la protection des civils et la stabilité au pays. Après 25 ans de présence, la Monusco a entamé son retrait en janvier. Celui-ci doit s’achever d’ici la fin de l’année.
Jackson SIVULYAMWENGE
Share this content: