RDC : lorsqu’avoir un billet d’avion n’est pas une garantie pour voyager

Voyager par avion sur le territoire congolais, jadis un luxe, est devenu depuis quelques semaines l’objet de cauchemar pour les voyageurs.  Pourtant avec l’absence des infrastructures routières et ferroviaires, l’avion était le seul moyen de transport entre les différentes entités de la RDC, pays aux allures de continent. Après l’annonce, le 11 septembre dernier, de la suspension des vols par Congo Airways, la Compagnie d’aviation nationale, les sociétés privées sont débordées et ne peuvent satisfaire la clientèle. De ce fait, le billet d’avion n’est plus une garantie de voyager,  a constaté Georges Kisando Sokomeka,  qui raconte le calvaire qu’il a subi avec tant d’autres passagers sur les itinéraires Beni-Goma-Kinshasa et vice versa.  

 

Voyager par avion est synonyme de chemin de la croix. Après annulation à plusieurs reprises de ses vols, monsieur Samuel, un jeune de Beni est obligé de payer deux billets pour différentes dates.  Il réserve un billet Beni-Goma et un autre pour Goma-Kinshasa.

Le vol de Samuel encaisse 14 heures de retard. Tout ce temps, il est dans la salle d’attente, affamé et anéanti par le sommeil interrompu par les vas-et-viens des passagers qui attentent le vol de CAA.

Le  jeune homme se désole de l’attitude de la compagnie d’aviation CAA qui ne donne aucune explication   et aucune excuse face à ce désagrément.

« Pendant tout ce temps à l’aéroport, la compagnie n’a fait aucune communication. On ne peut pas vendre 200 billets pendant qu’il y a que 180 sièges à pourvoir, c’est un manque de respect de la compagnie envers sa clientèle », dénonce-t-il.

 

Cette perturbation des vols a d’autres conséquences notamment la perte des bagages pour certains passagers comme monsieur Bora.

 

« Je devais envoyer un coli à Beni pour une femme qui se marie ce samedi 23 septembre. Il contenait des colliers, des bijoux et des perruques qu’elle devrait porter. CAA a perdu nos colis et on ne sait pas comment le mariage va se passer », déplore-t-il.

 

Certains voyageurs préfèrent prendre des compagnies étrangères. Pour ce voyage, il leur faut le passeport. Mais aussi, faut débourser deux fois ou trois fois plus que le prix du billet Goma-Kinshasa.

Retenez que la compagnie nationale Congo Airways créée en 2014 a suspendu ses vols le 11 septembre 2023. La reprise de ses activités est conditionnée par l’achat de nouveaux moteurs ou à la location d’avions.

Georges Kisando Sokomeka

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