Acquittement de Kamerhe : les fondamentaux de l’Etat de droit une fois de plus remis en question ?

La justice c’est le pilier sur lequel est assis tout Etat de droit. Toutes les fois qu’elle est torpillée, c’est un recul dans la construction de la démocratie. Réaction de Thomas Roc, assistant en faculté de droit à l’Université Catholique du Graben après l’acquittement de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet et allié de Félix Tshisekedi, qui était accusé de détournement des deniers publics. Sans préjuger sur le fond de l’affaire, Thomas Roc indique que la justice, en acquittant Kamerhe devrait ne serait-ce que enquêter sur la disparition de ces millions détourner et retrouver ceux qu’elle pense être les coupables.

La juge, dans son pouvoir souverain a acquitté Vital Kamerhe condamné au premier degré à 20 ans de prison, puis à 13 ans en appel, la cour de cassation avait demandé l’annulation de la seconde décision demandant à la même cour, autrement constituée de rejuger l’affaire. Pour Thomas Roc, la justice et les autres institutions de la république comme l’Inspection Générale des Finances devraient ouvrir des enquêtes pour que la vérité sur la disparition des centaines des millions des dollars soit connue et que cet argent soit restitué à l’Etat.  C’est à cela que sert la justice a-t-il dit dans une interview avec La Voix de l’UCG. ‘‘Blanchir Kamerhe, on ne pouvait pas s’y attendre ! Qu’on nous trouve ceux qu’on pense être les vrais coupables. Les congolais ont le droit de connaître toute la vérité dans cette affaire. Et c’est suspect cet acquittement que je ne voudrais d’ailleurs pas commenter’’ La moralité publique étant foulée aux pieds dans ce pays, les autorités publiques pillent l’Etat comme s’ils étaient dans une compétition selon lui.

‘‘ La justice c’est la base de la société. Une décision de justice, c’est l’application de la justice. Au début, le procès Kamerhe accrochait. Il suscitait une espèce de frénésie. Ça serait pour la première fois dans l’histoire politique de la RDC, qu’une grosse pointure du pouvoir en RDC, un célèbre homme d’Etat devant la barre et en charge de qui pesait des accusations de détournement. Dans un pays en reconstruction comme la RDC, le détournement, la corruption, c’est la gangrène qui ronge toute crédibilité, toute l’espérance qu’on a à l’Etat. L’Etat s’effondre. Il n’y a plus de moralité publique, les officiels sont corrompus, ils pillent l’argent de l’Etat comme s’ils étaient dans une compétition.’’ 

Il y a pourtant un homme d’Etat qui pourrait servir d’exemple : Patrice Emery Lumumba. ‘‘Les responsables politiques et autres acteurs de la scène socio-politique pouvaient bien s’inspirer de sa façon de faire. Un homme de caractère qui a montré qu’on peut avoir de la gloire sans dilapider l’argent de l’Etat.’’

Le procès Kamerhe a suscité l’espoir en ce qui de la fin de la dilapidation des deniers publics, indique Thomas Roc, les habitants ont attendu que devant la barre, la liste de ceux qui pillent l’Etat s’allonge, hélas…

Emmanuel KATERI

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