Suite à l’arrêt brusque des travaux d’aménagement des avenues de certains quartiers par le Fonds Social de la République pour des raisons politiques, les ponts en construction abandonnés sont devenus sources d’insécurité dans les quartiers. Certains habitants se sont décidés à mettre des ponts de secours face au refus des autorités urbaines de laisser les autorités de base s’occuper des travaux de finissage. Certains chefs restent impatients de voir la fin de ces travaux pour enfin reprendre la quiétude de leurs quartiers.
Depuis le 4 mai 2023, tous les travaux que mène le Fonds Social de la République se sont arrêtés du jour au lendemain. Voilà quatre mois que plusieurs artères principales des quartiers résidentiels de 4 communes de Butembo restent coupées par ces travaux inachevés. Pour emprunter une direction dans un quartier, il faut bien se renseigner sinon vous risquez de finir dans un ravin. Une situation qui laisse perplexe les chefs des quartiers qui ne savent à quel saint se vouer. Telle est la confession du doyen des chefs de cellules du quartier Lumumba au centre-ville de Butembo, monsieur Kasereka Mwanamwahali.
« Quand ils sont partis, nous avons vu que ces ponts causeraient beaucoup d’accidents. Alors nous avons pris l’initiative d’y mettre d’abord des petites planches pour permettre la traversée aux piétons seulement. Nous n’avons pas beaucoup à faire car le Fonds social ne s’est jamais prononcé s’il a déjà arrêté avec les travaux définitivement. C’est après ça que nous pourrions voir comment sensibiliser la population afin de voir comment créer des petits ponts», explique-t-il.
Au quartier Vutetse, la population était prête à finaliser d’elle-même les travaux car tous les matériels sont disponibles au dépôt. Il suffit seulement de trouver la main d’œuvre mais les autorités urbaines n’ont pas permis cela. « C’est pourquoi, ils ont érigé des ponts de secours pour piétons et motos seulement », explique Kamala Mwenge Katabeyi, chef de quartier Vutetse.
« Puisque tous les matériels sont disponibles, nous avons été voir les autorités urbaines pour nous permettre de finaliser les travaux de ces ponts nous-mêmes mais il nous a été répondu qu’il n’y a pas plus riche que l’Etat. C’est pourquoi, la population n’a pas eu d’autre choix que de mettre ces planches pour permettre le passage des piétons et motos seulement. »
Néanmoins, monsieur Katabey dit avoir l’assurance des responsables du Fonds Social que ces travaux de finissage vont reprendre dans moins d’un mois. Malheureusement, regrette-t-il, pour des pesanteurs politiques, la deuxième phase n’aura pas lieu.
Hervé Mukulu & Julienne Muhima
Share this content: