RDC face au coup d’Etat au Gabon: la CENI appelée à crédibiliser le processus électoral pour éviter le même scénario

Le coup d’Etat militaire en cours au Gabon doit interpeller la commission électorale nationale indépendante de la République démocratique du Congo. Celle-ci est appelée à crédibiliser davantage le processus électoral afin d’éviter à la RDC le scénario du Gabon où l’armée a annulé les résultats publiés par la centrale électorale.  C’est en tout cas ce qu’estime le professeur Kahindo Muhesi Augustin, politologue et enseignant en faculté de sciences politiques dans plusieurs universités du Nord-Kivu.

Les élections constituent toujours un moment de fragilité politique, prévient cet enseignant de sciences politiques.

« Si on ne fait pas attention effectivement, les élections peuvent être à la base de beaucoup de mécontentements qui peuvent réveiller des démons qui dorment et arriver à un renversement de pouvoir ».

Mais alors, est-ce que ce qui se passe au Gabon pourrait être vécu aussi  en République démocratique du Congo en décembre 2023. Pour le professeur Muhesi Augustin, c’est à la fois Oui et Non. Non parce qu’au Gabon le président Ali Bongo est issu d’un régime qui a fait longtemps. Fils de l’ex président Omar Bongo, il voulait briguer un troisième mandat. « Ce qui n’est pas le cas pour la RDC », rappelle le Prof.

Par contre, « Oui », répond le politologue,  la situation actuelle du Gabon peut être comparée à celle de la RDC du point de vue de la crise socio-politique.

«Au regard des problèmes au niveau politique et socio-économique et sécuritaire, il est clair que la situation du Gabon peut être comparée à celle de la RDC. Pour notre pays il y a par exemple une partie des électeurs qui ne va pas pouvoir voter, je vois par exemple les territoires de Kwamouth, Rutsuru et Masisi. Et, nous sommes dans un contexte où une partie du pays est occupée », explique-t-il.  

De ce point de vue, prévient l’analyste, avec la mondialisation de l’information, ce qui se passe ailleurs peur influencer ce qui se passe chez nous. D’où son appelle à la prudence de la part de la CENI.

«  Il faut que la CENI tire de leçons pour crédibiliser davantage le processus, le rendre plus transparent et plus ouvert afin que les frustrations ne soient pas nombreuses lors de la proclamation des résultats », suggère-t-il. 

De plus en plus il s’observe une hémorragie de coups d’Etat particulièrement contre les régimes africains soutenus par la France, le Mali, le Guinée, le Burkina-Faso, le Niger et maintenant le Gabon. Pour le politologue Kahindo Muhesi, il s’agit  d’un mouvement de remise en cause de la main mise française sur les pays français à travers des régimes monarchiques.

Jackson SIVULYAMWENGE

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