Butembo : des facteurs à la base de l’accroissement de la prévalence du VIH/Sida

Les 17 zones de santé de la Division Provinciale de la Santé (DPS) antenne de Butembo connaissent un accroissement de la prévalence du VIH/Sida. Au moins 11 mille personnes sont sous traitement antirétroviral au premier semestre 2023. Des chiffres inquiétants livrés à la presse mercredi 18 octobre 2023 par Dr Nicaise Mathe, coordonnateur du programme multisectoriel de lutte contre le Sida (PNMLS) au sein de la  DPS Butembo.

Plusieurs facteurs peuvent justifier cette situation, explique Dr Nicaise, parmi lesquels la situation géographique de plusieurs zones de santé par rapport à l’Ouganda, pays qui connaît aussi une prévalence élevée. 

« C’est par exemple la zone de santé de Mutwanga, la zone de Kamango et la zone de Kyondo qui sont sur la frontière entre la RDC et l’Ouganda, or vous savez qu’il y a trop de mouvements de populations entre les deux pays, et comme vous le savez, la prévalence au niveau de l’Ouganda c’est parmi les prévalences les plus élevées », justifie-t-il.

A cela s’ajoutent les zones de santé se trouvant dans les zones minières. Il s’agit par exemple des zones de santé de Manguredjipa,  Mamalako, Alimbongo.

Par ailleurs, la crise humanitaire due aux conflits armés au Nord-Kivu accentue davantage les facteurs de risque, ajoute le coordonnateur du PNMLS à Butembo-Beni-Lubero.

« Toute la province est en proie à la guerre qui entraîne des mouvements des populations, bref c’est une crise humanitaire sans précèdent et qui mobilise beaucoup des gens. Aujourd’hui nous avons beaucoup plus de déplacés qui sont des familles d’accueil et où les conditions d’accueil ne sont pas tout à fait favorables. Tous ces facteurs réunis peuvent expliquer une propagation et un accroissement du VIH dans notre région », poursuit-il.

Pour une population estimée à 4 millions 8 mille habitants répartis dans les 17 zones de santé que compte la DPS antenne de Butembo, au moins 11 mille personnes sous traitement antirétroviraux (ARV), révèle  Dr Nicaise avant de conclure que même les préservatifs n’ont pas été distribués gratuitement cette année. A la base, les organisations partenaires sont en cours de financement.

Jackson SIVULYAMWENGE

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