Butembo : face aux perturbations météorologiques, les agriculteurs développent une certaines résilience mais qui doit être orientée (Prof Sahani)

A Butembo, l’agriculture locale, fortement dépendante des saisons, les perturbations météorologiques l’impact sérieusement. Néanmoins, les populations locales développent une certaine résilience dont les méthodes sont à moderniser. C’est ce que soutient le professeur Sahani Walere, directeur du laboratoire d’écologie, de géomorphologie et de géomatique.  C’est en marge de la célébration de la journée internationale de la météorologie célébrée chaque 23 mars.

Une étude menée sur une période de 50 ans  par le Professeur Walere, montre que dans la région de Butembo, il y a une diminution du nombre des pluies mensuelles, la lame d’eau est entrain de diminuer mais pas beaucoup  même si la quantité d’eau qui tombait est restée presque la même.  Ce qui a une incidence sur les saisons culturales de cette agriculture de survie pratiquée dans la région.

« Il y a déjà eu des perturbations très sensibles pendant la petite saison pluvieuse. C’est-à-dire, on a perdu en termes d’amplitude et en termes de longueur des pluies 25% en 50 ans ; ce qui est une catastrophe en gestion des risques naturels. Et ça se remarque durant la petite saison pluvieuse, les agriculteurs en milieu urbain sont complètement déboussolés par rapport aux activités à mener », explique  l’enseignant à l’UCG.

Quand les populations des hautes terres de Butembo font preuve de résilience

Pour essayer de s’adapter, en vue d’une atténuation des effets de ces perturbations météorologiques, les agriculteurs font preuve d’une certaine résilience non sans risque prévient –t-il

«  Les agriculteurs essaient de développer, par eux-mêmes,  des stratégies d’adaptation qui leur permettent de produire quelque chose.  Vous allez constater qu’il y a des agriculteurs qui focalisent leur attention sur la plantation d’arbres. Malheureusement la plupart ont choisi l’uniformité génétique. C’est-à-dire, la plupart ont choisi de mettre en place des plantations d’eucalyptus. Or, nous savons qu’ils ont une influence plus ou moins négative sur la réserve trophique du sol. Ce qui peut accentuer la vulnérabilité. Il y en qui cherche à faire la lutte antiérosive mais le choix des espèces à associer à cette agriculture ou l’élevage n’est pas basé sur des connaissances scientifiques objectives »

C’est pourquoi le  bureau  Génie conseil en aménagement du territoire et gestion des risques naturels et le laboratoire d’écologie mettent une attention particulière sur ces modes d’occupation des sols, de gestion de terres qui sont susceptibles d’améliorer davantage cette résilience. Le professeur Sahani souligne que la première étape d’une résilience réussie serait la mise en place de plusieurs stations météorologiques pour la récolte des données.

Hervé Mukulu

 

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