Butembo : les groupes de pression et autres structures s’immiscent dans la gouvernance sécuritaire suite à la défaillance de l’Etat (Philipe Makomera, Journaliste-chercheur)

 La multiplication des positions de l’armée dans la ville de Butembo contre les menaces des miliciens mai-mai n’est pas la solution appropriée face à l’escalade des attaques de cette entité.

Pour le journaliste-chercheur Philippe Makomera, auteur d’une recherche autour des pratiques magico-mythiques des factions maï-maï, les forces de défense et de sécurité devraient plutôt démanteler ces groupes que d’installer des camps militaires au sein de  la population.

« Ces groupes s’invitent dans la gouvernance sécuritaire de la ville. Et c’est de cette manière-là que vous allez voir parci-parlà la naissance, l’émergence le Parlement Debout de Furu, Véranda Mutsanga, Antigang et bien d’autres. Ils ne naissent pas parce qu’ils avaient la volonté de naître mais parce qu’il y a un vide quelque part », explique-t il.

La ville de Butembo connaît une crise de gouvernance sécuritaire. Les groupes de pression et autres structures légales et illégales cherchent à combler ce vide sécuritaire. Et, malheureusement s’arroge de cette compétence exclusive à l’État.

La conséquence de l’absence de l’autorité de l’État se manifeste par l’émergence des structures concurrentes dans lesquelles la population semble placer plus sa confiance, explique Philippe Makomera.

« S’ils arrivent à empêcher des incursions dans la ville, la population trouvera qu’ils sont capables.  Mais s’ils ne sont pas capables de le faire, il sera difficile que la population leur fasse confiance. Est-ce que la meilleure stratégie est d’installer des positions par ci par là ou s’attaquer directement à ces groupes pour qu’on en finisse une fois pour tout ? », ajoute-t-il.

Retenez que plusieurs positions militaires sont en train d’être implantées dans la partie Nord de la ville de Butembo depuis l’attaque de la prison centrale de Butembo. Kangote, Majengo-Furu, Mumole près de l’abattoir de Kibweli sans oublier la position militaire de Lwamiso. Une surmilitarisation à la base de l’exode des populations vers des quartiers de la ville.

Georges Kisando Sokomeka

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