Butembo : rentrée politique de Kiza Omer six ans après sa condamnation pour viol, point de vue d’un juriste

La course vers l’assemblée nationale pour quitter la prison, c’est le moins qu’on puisse dire du candidat à la députation nationale, Kiza Omer condamné depuis six ans dans un dossier de viol sur mineur. L’ancien bourgmestre de la commune Bulengera en ville de Butembo est candidat sur la liste de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC, parti cher à Vital Kamerhe.  Sur le plan de droit, monsieur Kiza Omer jouit de ses droits civiques tant qu’il n’a pas été condamné définitivement pour le chef de viol explique un juriste sur cette candidature qui fait polémique.

Me Richard Ndekeninge, enseignant en faculté de droit de l’Université Catholique du Graben, fait savoir qu’en dépit de sa condamnation par le Tribunal de Grande Instance de Butembo et la Cour d’Appel du Nord-Kivu, Kiza Omer reste éligible en attendant le verdict de la cassation.

« Si la  cour de cassation n’a pas encore rejeté sa demande de cassation, et bien on considère que la personne n’a pas encore été condamnée définitivement. Donc la CENI n’a pas de raison valable de rejeter sa candidature. La CENI n’a pas d’argument.  J’imagine que dans son dossier déposé, il a placé la preuve de sa requête en cassation. Si les électeurs choisissent de voter pour cette personne, la CENI ne doit pas statuer sur la culpabilité des gens, le reste (ça sera des activités politiques) qui reviendrait à la chambre dans laquelle elle a été élue », explique-t-il

Pour rappel, Kiza Omer, alors bourgmestre de la commune Bulengera est éclaboussé en 2017 dans un scandale de viol sur mineur. Il est suspendu de ses fonctions avant d’être jugé puis condamné à 14 ans de prison dans une procédure de flagrance.

Le collectif de ses avocats dénonce un procès politique visant à écarter un ambitieux favori aux législatives nationales de 2018. Six ans après, Kiza Omer n’a pas renoncé à ses ambitions et a trouvé mieux de les matérialiser par l’UNC.

Est-ce l’ironie du sort ?  Kiza Omer se retrouve, à présent, sur la même liste d’une part avec son avocat conseil Me Jimmy Perruzi et d’autre part avec Me Cathy Furaha, connue pour son activisme contre les violences sexuelles avant son ascension au ministère de la culture, art et patrimoine.

Rédaction 

Share this content: