Goma : les structures de la société civile dénoncent l’incapacité des autorités à sécuriser la population

L’insécurité est loin de dire son dernier mot en ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu dans l’Est de la RDC. Il ne se passe plus deux jours sans compter des morts. À L’espace d’une semaine comptant sept jours, Goma a atteint le cap de 24 personnes tuées dans des circonstances presque similaires. La   moyenne fait un effectif d’au moins 3 personnes tuées par jours. Cette situation inquiète au plus haut niveau les structures de la société civile et certains élus de la ville de Goma contacté par La Voix de l’UCG ce  mardi 22 avril 2024 au lendemain d’une fusillade qui a couté la vie à 4 civils au quartier Birere dimanche 21 avril.

Les premiers cas de cette série des tueries datent du mardi 9 et du mercredi 10 avril 2024. Ces deux jours, huit personnes ont été tuées par balles, rapportent des sources locales. Quatre des victimes ont été abattues dans la  soirée du mercredi 10 avril, à l’entrée de la place dite « Entrée président » sur la route Sake. Il s’agissait d’une voiture, avec à son bord, le fils d’un commerçant bien connu dans le milieu, leur caissière et un policier, qui avait été braquée par des hommes lourdement armés.

Mardi 9 avril, quatre autres personnes ont été abattues par des hommes en uniforme de l’armée au quartier populaire de Majengo. Selon des témoins, l’auteur  serait un militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Au courant de cette semaine, la situation a dégénéré, s’en est suivit les découvertes macabres des corps sans vie, les kidnappings et les fusillades d’hommes en uniformes sur des civils. Pour Stewart Muhindo militant du mouvement citoyen lutte pour le changement à Goma, cette situation est la résultante de « la léthargie » des autorités urbaines dans la sécurisation de la population.

« La ville de Goma est vraiment sur militarisée, à part l’armée congolaise qui est à surnombre dans la ville, il y a aussi les combattants Wazalendo qui ont aussi été armés par l’État congolais cela a entrainé une présence très importante de la circulation d’armes dans la ville malheureusement entre les mains des gens qui ne sont pas formés. Comme piste de solution, il faut démilitariser la ville et amener les Wazalendo au front » propose-t-il.

Pour sa part, Mummbere Bwanapuwa élu national de la ville de Goma, la population est victime de la mauvaise volonté des autorités politico-administratives de la ville. Au vu de cette situation, il demande aux autorités de redéfinir des stratégies solides et rigoureuses pour sécuriser la population.

« Nous demandons aux autorités militaires d’imposer la discipline dans l’armée. Nous avons vu des militaires sans raison valable tirés à bout portant sur des civils, c’est horrible. La même mesure doit aussi être applicable pour tous les membres du service de sécurité, car il y a aussi de l’indiscipline de ce côté-là. Parmi eux, il y a ceux qui coopèrent avec des « hors la loi »

Au lendemain de la fusillade meurtrière du 10 avril, des militaires, miliciens et quelques civils présumés auteurs des tueries, vols, attaques, avaient été présentés au public. Placide Nzilamba cadre de la société civile de Goma demande à la justice de réserver une peine exemplaire à ces criminels et indemniser les familles victimes. Peu avant la montée à flèche de cette insécurité, le gouverneur du Nord-Kivu avait déjà interdit la circulation des véhicules à vitres teintées d’origines non identifiées, car selon lui, ces engins  étaient à la base de l’insécurité dans la ville de Goma.

Elisha Kindy

 

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