Compte tenu de la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité des Nations unies appelle toutes les parties à reprendre le dialogue diplomatique et à exprimer leur soutien à tous les efforts visant à parvenir à une cessation des hostilités, en particulier aux efforts régionaux. Les Nations unies condamnent l’offensive du M23 dans l’Est. Néanmoins, les termes « dialogue » et « négociation » ne sont pas bien accueillis en RDC. Pourquoi les dirigeants congolais et la population ne veulent-ils pas négocier, même s’ils semblent être en position de faiblesse ? Le professeur Kahindo, enseignant en sciences politiques et administratives, donne sa compréhension des faits.
« Le dialogue est mal perçu parce que ce n’est pas la première fois que la RDC a cherché à résoudre pacifiquement les conflits armés dans la partie Est du pays. En 2009, on a eu recours au dialogue. L’opinion congolaise ne veut pas entendre parler de dialogue, car les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, conduisant à l’intégration de certains rebelles dans l’armée et les institutions politiques. Ces anciennes méthodes n’ont pas renforcé les institutions de la RDC, d’où la méfiance à l’égard du dialogue. De plus, le régime serait contredit en campagne, bien que, en politique, il n’y ait pas de honte à se contredire. En conséquence, la négociation serait perçue comme un signe de faiblesse, ce qui est mal vu dans ce contexte. »
Le dialogue serait mal perçu parce que ce n’est pas la première fois que la RDC a cherché à résoudre pacifiquement les conflits armés dans la partie Est de la RDC. En 2009, on a eu recours au dialogue. L’opinion congolaise ne veut pas entendre parler de dialogue, car les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, conduisant à l’intégration de certains rebelles dans l’armée et les institutions politiques. Recourir à ces anciennes méthodes dont l’impact n’a pas renforcé les institutions de la RDC. Ce serait préjudiciable, car le régime serait contredit en campagne, même si en politique, il n’y a pas de honte à se contredire. De plus, la négociation toucherait certains éléments de la souveraineté de la RDC, or la souveraineté ne devrait pas être négociable. »
Ainsi présenté, malgré les vertus que l’on reconnaît au dialogue, souligne le professeur Kahindo Muhesi, y aller dans ce format placerait la RDC en position de faiblesse, au risque de reproduire les mêmes erreurs du passé.
Hervé Mukulu
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