Incursion de l’ADF à Mantumbi : accusée de ne pas avoir prévenu le drame, l’armée se défend

La société civile du territoire de Beni exige l’ouverture d’une information judiciaire contre le commandant des FARDC basé à Matumbi, localité du secteur de Beni-Mbau qui a été la cible d’une incursion des terroristes ADF dans la nuit de mercredi à ce jeudi 9 mai 2024, faisant 10 morts parmi les civils.
Selon Omar Kalisha, président des forces vives du territoire de Beni, quelques heures avant l’arrivée des assaillants dans ce village, l’armée, à travers son commandant basé à Mantumbi, a reçu une femme rescapée venue alerter sur la présence des terroristes ADF aux alentours, mais aucune disposition n’a été prise pour prévenir l’attaque.
« L’ennemi est venu de la province de l’Ituri au niveau de Pasidi, là ils ont tué deux personnes la journée du mercredi 8 mai, et ils ont capturé une femme. Par la grâce, cette femme s’est échappée des mains de l’ennemi, et vite, quand elle est arrivée au milieu de la population, on l’a immédiatement conduite auprès des services de sécurité. Là, elle a présenté la situation telle qu’elle l’a vécue en indiquant que l’ennemi était en route pour Mantumbi. Malheureusement, à 18 heures 30 minutes, l’ennemi a signé sa présence à Mantumbi ».
Dans cette incursion, 10 personnes ont trouvé la mort, parmi lesquelles certains malades qui étaient alités au centre de santé Matumbi-Pasala, son comptable ainsi que l’infirmier titulaire dont le corps a été retrouvé la journée de ce jeudi non loin du village. Un drame qui aurait pu être évité, estime la société civile qui exige l’interpellation du commandant des FARDC basé dans cette localité.
Réagissant à cette accusation, le capitaine Antony Mualushayi, porte-parole intérimaire de l’armée à Beni, reconnaît que les FARDC ont reçu l’alerte de cette femme. Mais il explique que le groupe auteur de cette attaque n’est pas celui que la rescapée avait préalablement rencontré.
« Ces terroristes se sont divisés en petits groupes pour échapper aux opérations militaires. C’est un autre groupe, à ne pas confondre avec le groupe sur lequel on avait déjà des informations via la dame qui avait été capturée dans une précédente incursion et qui nous avait donné des informations sur un groupe qui était du côté de l’Ituri, précisément à Kabrike, et qui a aussi fait des dégâts en brûlant une moto et en tuant deux compatriotes qui quittaient le Nord-Kivu vers l’Ituri », explique le porte-parole de l’armée.
Dans sa communication, Antony Mualushayi ajoute que l’armée est à la poursuite de l’ennemi et espère obtenir de bons résultats dans les heures qui suivent.
Jackson SIVULYAMWENGE

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