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Lubero : « ce que subissent les habitants de Kasingiri est affreux », témoignages des victimes

Lubero : « ce que subissent les habitants de Kasingiri est affreux », témoignages des victimes

Des hommes arrêtés, fouettés voire torturés ;  des femmes arrêtées et parfois violées. Voilà ce que subissent presque tous les jours les habitants de Kasingiri, localité située sur le tronçon routier Alimbongo-Mbingi en chefferie des Batangi dans le territoire de Lubero. Les Mai-Mai fidèles à Kabido, accusés dans cette forme de tracasserie, se sont installés dans cette localité au lendemain du relèvement d’une unité FARDC qui y assurait la sécurité de la population. 

C’est depuis pratiquement deux semaines que les soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC, se sont retirés de cette localité. Et depuis, les Mai-Mai s’y sont installés rendant la vie de paysans effrayante. 

« Nous endurons la souffrance pour une affaire de jeton. Ce que les Mai-Mai nous font subir est affreux, tout celui qui ne trouve pas d’argent pour se procurer le jeton qu’ils nous imposent unilatéralement est arrêté puis soumis au versement d’une amende de 50 000 francs congolais. A défaut de paiement de cette somme, on est fouetté ou soumis à toute forme de tortures jusqu’à ce que vous puissiez accepter de verser les 50 000 francs », raconte une femme anonymat les larmes aux yeux.

Ici, le chef du village, membres de la notabilité locale, société civile et autres acteurs locaux de développement ont été réduits au silence. C’est finalement cet homme méconnu et qui doit voyager le lendemain qui a accepté de se confier à votre radio. 

« Nos militaires étaient bel et bien là et, le même jour de leur relèvement à partir de Kanyatsi, Kasingiri et partout ici autour de nous, les Mai-Mai sont venus s’y installer. Nous avons un chef de village ici mais il ne peut rien dire de peur de subir la torture. On peut bien dormir la nuit mais quand on arrive le matin on commence à se demander par où passer pour se rendre dans son champ », décrit-il.     

Sur différentes routes de desserte agricole, les barrières sont érigées par ces miliciens où ils perçoivent de l’argent auprès de paisibles paysans. Dans plusieurs localités de la chefferie des Batangi, les miliciens de Kabido sont accusés de continuer à tracasser la population et ce, en dépit des échanges que ce chef Mai-Mai a eu avec le commandant du secteur opérationnel Sokola1 lors d’une mission de commandement qu’il a récemment effectué au sud du territoire de Lubero. 

Jackson SIVULYAMWENGE. 

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