La population des territoires de Rutshuru et de Lubero est indignée par l’attitude de repli constant des FARDC face aux rebelles du M23. C’est ce que rapporte le député honoraire Jean-Baptiste Kasekwa après son séjour dans la partie sud du territoire de Lubero.
Cet élu de la législature de 2018-2024 révèle que les populations des zones affectées par la guerre du M23 ne veulent plus entendre parler de repli stratégique, synonyme de cession des territoires au M23.
« L’état d’esprit des populations ayant fui de Rubare, Kiwanja, Bambo, Kishishe, Nyanzale, Kirima, Kibirizi, Vichumbi est clair : elles ne veulent plus entendre parler de repli stratégique. Les habitants de la région d’où je viens concluent que c’est par la tactique de repli stratégique que tout Rutshuru vient d’être cédé. »
Au même en cas du contrôle de Lubero par le M23, la population est disposée à en découdre avec ces rebelles, prévient Jean-Baptiste Kasekwa.
« En cas de prise de contrôle de Lubero par le M23, la population est prête à affronter ces rebelles même avec les mains nues. Étant donné que pour le M23, tout habitant de Lubero-Beni est considéré comme un Mai-Mai, le M23 pourrait commettre des crimes en représailles, comme les massacres de Kishishe et de Kikyo. »
Le député honoraire déplore la situation humanitaire précaire qui persiste dans les agglomérations accueillant les déplacés de guerre, notamment à Kanyabayonga, Kirumba et Kayna.
Ces déplacés manquent de tout, a-t-il souligné, tout en dénonçant l’insuffisance de l’aide gouvernementale dernièrement remise à ces personnes vulnérables par le biais des députés nationaux.
Il est à noter que Jean-Baptiste Kasekwa a partagé les éléments de son voyage dans le sud de Lubero avec les leaders sociaux et religieux de Butembo afin de les sensibiliser aux menaces sécuritaires qui pèsent sur la région.
Georges Kisando Sokomeka
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