Societé

Nord-Kivu : des habitants de Butembo exigent la levée du salongo obligatoire jugé sans impact

Depuis Juillet 2021 le maire de la ville de Butembo Mowa Baeki Telly Roger a instauré la mesure des travaux communautaires obligatoires dits salongo. Une mesure qui oblige la population de Butembo à ne pas vaquer à des occupations avant 09 heures.  Cette mesure est diversement commentée par les habitants de Butembo interrogés ce vendredi 20 Mai par la Voix de l’UCG. Ceux-ci demandent au maire de Butembo de lever cette mesure dont l’impact n’est pas perceptible sur le terrain. Un enseignant du cours de civisme à l’ITAV fait savoir que le désaveu du salongo par la population peut être lié par le défaut de procédure dans la sensibilisation.

La population de la ville de Butembo ne voit plus l’importance du salongo obligatoire pour chaque vendredi exigé par le maire de Butembo depuis Juillet 2021. Ceux interrogés par La Voix de l’UCG ce vendredi exhorte le  maire de Butembo de lever cette mesure qui n’a pas d’impact depuis son instauration. Ils disent qu’ils font ces travaux au quotidien sans même la pression de la police qui selon eux profite de cette mesure pour escroquer et tracasser la population particulièrement les tenanciers des boutiques et magasins.

« Si nos autorités mettent du sérieux dans ce salongo, on peut chaque fois travailler. Si les chefs de quartier pouvaient chaque fois nous sensibiliser la veille sur le lieu où on va travailler ça serait intéressant. Je sollicite monsieur le maire d’arrêter son salongo car c’est sans impact dans la ville »,  a fait savoir un tenancier de boutique sur l’avenue Kighombwe.

“On dit souvent que c’est le jour du salongo mais les gens en profitent pour aller au champ. Ces travaux communautaires obligatoires n’ont pas de place actuellement. Tout le monde fait le salongo quotidiennement chez lui, on se sent obligé”, ajoute sa voisine.

« Tout le monde fait le salongo. Personne ne peut travailler avec des immondices devant sa boutique. Ce salongo est devenu une source de tracasserie. Si la police trouve ta boutique ouverte, ils entrent et demandent 10 ou 20 dollars avant de te demander de fermer. Parfois nous nous demandons s’ils ont été envoyés par leurs supérieurs. Ce salongo doit s’arrêter, ça devient un commerce pour eux » s’est indigné une vendeuse des crédits sur avenue Matokeo.

Pour Kambale Matsitsi Gedeon, enseignant de civisme à l’ITAV Butembo, l’utilisation de la police et de l’armée dans la sensibilisation par le maire est la principale cause de l’échec de ces travaux. Chercher des techniciens formés capables de sensibiliser la population sur l’hygiène et l’assainissement est la stratégie qu’il propose à l’autorité urbaine.

Pour Kambale Matsitsi Gédéon, enseignant du cours de civisme à l’ITAV Butembo, le recours à la police et à l’armée pour faire appliquer la mesure est la principale cause de son échec. Chercher des techniciens formés capables de sensibiliser la population sur l’hygiène et l’assainissement est la stratégie qu’il propose à l’autorité urbaine.

L’autorité de cette ville, elle-même a pris le micro sans penser pas les spécialistes en la matière par exemple les étudiants qui ont fait l’ISDR qui sont bien capacités   en matière de sensibilisation, « , fait-il savoir.

A cette occasion, Kambale Matsitsi Gédéon appelle la population à l’esprit patriotique pour le développement de la ville.