Nord-Kivu : des prisonniers transférés de Rutshuru se meurent à Butemboo

Les prisonniers transférés de la prison centrale de Kanyangambi de Rutshuru traversent des conditions socio-sanitaires pénibles à la prison centrale de Kakwangura à Butembo.  Malnutrition, diarrhée, promiscuité, surpopulation, c’est le calvaire de ces pensionnaires qui se meurent à Butembo. 

Face à l’avancée des rebelles du M23 en territoire de Rutshuru, 141 détenus de  la prison de Rutshuru ont été  transférés le 28  octobre  à Butembo. 6 prisonniers sont décédés en cours de chemin, à en croire la société civile.  Une fois à Butembo, ces détenus ont gonflé jusqu’à 752,  la population carcérale de Kakwangura,  alors que sa capacité initiale  est de  120 personnes. La prise en charge de ces détenus en termes de passion alimentaire pose problème. Le gouvernement envoie une ration alimentaire aux prisonniers chaque trois mois, une passion qui tient difficilement deux mois, selon des sources pénitentiaires.

La Voix de l’UCG qui a effectué une descente à la prison de Kakwangura ce vendredi 10 février  a contesté des cas de malnutrition sévère. Des détenus mourant, incapables de marcher ni de se  tenir debout. Par  manque de logistique nécessaire, les pauvres prisonniers sont abandonnés dans la cour de la prison en attendant leur  prise en charge par le personnel de santé. « Plusieurs prisonniers souffrent de la diarrhée. Six sont dans un état critique », lance un infirmier. Des cas de mort s’ensuivent. Les plus touchés sont ces prisonniers transférés de Rutshuru qui n’ont pas de famille dans la région, contrairement aux autochtones qui bénéficient des apports en nourriture de leurs proches.

 

Les services pénitentiaires s’activent pour désengorger la prison. Cinq pensionnaires détenus pour des faits bénins ont été libérés il y a quelques jours, d’autres le seront prochainement de suite à la mesure de  grâce présidentielle dont ils sont bénéficiaires, nous a relevé le directeur ai de Kakwangura. Celui-ci appelle à l’aide urgente pour éviter le pire.

Depuis un mois, aucune confession religieuse, principale source d’aide, n’a assisté  ces prisonniers. Pour ce fait, Aimé Mbusa Mukanda, notable de Rutshuru, plaide pour la libération des prisonniers transférés de son entité vers Goma, Butembo et Beni  et dont la plupart sont accusés de pêche illicite,  destruction de la faune et de la flore.

 

A Butembo, l’administration carcérale est confrontée à l’absence des dossiers physiques de détenus , afin de s’en enquérir de leur contenu, abandonnés à Rutshuru après la chute de la zone entre les mains des rebelles du M23.

Georges Kisando Sokomeka

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