La décentralisation comme mode de gouvernance étouffe les initiatives de développement local à Butembo. C’est l’une des conclusions des recherches du Chef de Travaux Kasereka Siviri Chico rendues publiques ce jeudi 28 septembre 2023 à l’issue de la soutenance publique de sa thèse à l’Université Catholique du Graben.
“Le dynamisme local aux prises avec la décentralisation à Butembo. Le paradoxe d’une success strory congolaise”. C’est le sujet de recherche en thèse défendue par le CT Kasereka Siviri Chico. Pour le chercheur, le dynamisme local et la décentralisation devraient se consolider à Butembo. Sur terrain, curieusement, les deux réalités sont en opposition.
“La décentralisation devrait constituer une opportunité pour booster le dynamisme connu de Butembo, cette entité périphérique construite par la population”, estime le chercheur.
Ceci contrairement aux autres villes de la République, des chefs-lieux d’entités qui ont bénéficié des infrastructures de l’Etat.
Pour le chercheur, la décentralisation implique la mise en place de nouvelles taxes. Le citoyen ne voit pas de bon œil ce processus qui vient l’opprimer davantage. La conséquence est l’adoption des pratiques contre l’Etat. Kasereka Siviri Chico parle des mécanismes qui empêchent l’Etat à remplir sa mission.
Dès lors que l’apport de la décentralisation est insignifiant, faut-il rejeter ce processus ?, s’interroge le chercheur. La RDC, au regard de sa vaste superficie, est un bon candidat à l’adoption de la décentralisation comme mode de gouvernance. Kasereka Siviri Chico recommande la mise en place d’un guichet unique pour les taxes et d’autres politiques saines de répartition des finances publiques. Bref, il plaide pour la mise en place d’une décentralisation politique, économique et culturelle.
Après sa brillante présentation, le CT Chico a été évalué par les membres du jury, des éminences grises de l’UCG, l’UNIKIS, l’UNIKIN et de l’Université de Liège. Après délibération, il obtient la mention GRANDE DISTINCTION. De quoi réjouir l’impétrant et toute l’assistance car le parcours de Kasereka Norbert Chiko a été marqué par des embûches entre autres la suspension en 2014 du troisième cycle à l’UCG, le décès de son promoteur l’abbé Apollinaire Malumalu, deux ans après et des inscriptions presque parallèles dans d’autres universités notamment l’Université de Kisangani, l’Université Officielle de Bukavu, l’Université de Kinshasa et l’Université Pédagogique Nationale.
C’est sous les feux d’artifices que le titre de Docteur a été conféré par le Recteur Magnifique de l’UCG à Kasereka Norbert Chiko après plus de 10 ans de recherche en thèse.
Georges Kisando
Share this content: