24 avril 1990 – 24 avril 2024, cela fait exactement 34 ans depuis la fin du monopartisme par feu le président Mobutu Sese Seko. Malheureusement, estime le politologue Kahindo Muhesi Augustin, 34 ans après l’ouverture de l’espace démocratique, il n’y a pas de démocratie à l’intérieur de la plupart des partis politiques congolais.
Ce à quoi on assiste aujourd’hui, c’est la vénération des leaders de partis politiques qui se font appeler autorités morales. De l’analyse du professeur Kahindo Muhesi Augustin, enseignant de sciences politiques dans plusieurs universités de l’Est de la RDC, il ressort que cette situation n’encourage pas le débat démocratique à l’intérieur des partis politiques.
« Lorsque l’autorité morale a parlé, plus personne ne peut aller à l’encontre, il n’y a plus de débat, et lorsqu’on se présente devant l’autorité morale, on doit le faire avec respect, car l’autorité morale est vénérable. Dans cette perspective, l’appellation ou l’existence des autorités morales à l’intérieur des partis politiques ne favorise pas le débat démocratique. Or, on a souvent reproché aux partis politiques de la RDC de prôner la démocratisation alors qu’il n’y a pas de démocratie à l’intérieur de nombreux partis politiques », affirme cet enseignant d’universités, qui est également chercheur à Research Connect-DRC, un centre spécialisé dans la collecte, l’analyse et le plaidoyer pour la valorisation des résultats de recherches.
Selon lui, cette conception est liée à la perception du pouvoir traditionnelle en RDC, « un pouvoir incarné par un chef vénérable et fédérateur ».
Jackson SIVULYAMWENGE
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