Comme initialement annoncé par les autorités congolaises, la journée de la francophonie n’a pas été célébrée ce mercredi 20 mars en République démocratique Congo. Selon le politologue Kahindo Muhesi, professeur en faculté de sciences politiques de l’Université de Goma, par ce boycott, la RDC désapprouve la complaisance de certains Etats membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à l’égard du Rwanda, parrain du M23, responsable de la guerre à l’est du pays.
Kinshasa a, dans un communiqué du ministre des Affaires étrangères publié lundi 19 mars, clairement affirmé que la célébration de cette journée pour cette année coïncide avec une période douloureuse pour la RDC, avec les conséquences désastreuses de la guerre que lui impose le Rwanda. « Il s’agit là d’un langage qui exprime un malaise », analyse le professeur Muhesi Augustin, enseignant de sciences politiques également chercheur à Research Connect-DRC, un centre spécialisé dans la collecte, analyse et plaidoyer pour la valorisation des résultats des recherches.
« Il s’agit, à travers ce geste plein de sens symbolique, d’exprimer la désapprobation de la RDC vis-à-vis de la complaisance de certains Etats membres de la francophonie à l’égard du Rwanda qui est réputé et reconnu à travers les rapports des Nations Unies comme étant le parrain du M23 qui insécurise l’est de la RDC ».
Paradoxalement, l’OIF, conçue à travers sa charte comme instrument de la promotion de la paix, de la démocratie et du développement, a comme secrétaire générale la rwandaise Louise Mushikiwabo. Une femme dont les propos n’ont jamais ménagé la RDC.
« Il s’agit également d’une désapprobation à l’égard de la secrétaire générale de la francophonie, Louise Mushikiwabo dont les propos n’ont jamais ménagé la RDC. On retiendra aussi qu’elle n’a pas pu faire le déplacement de Kinshasa lors des jeux de la francophonie qui s’y sont tenus», ajoute l’analyste.
Mardi 19 mars dernier, le député Français, Aurélien Taché s’est ouvertement attaqué à Louise Mushikiwabo pour son silence face à la déstabilisation de l’Est de la RDC par le Rwanda à travers les rebelles du M23. Lors de son intervention devant le Parlement, le député a, dans son discours, appelé la secrétaire générale de la Francophonie à s’exprimer sur la situation qui prévaut à l’Est de la RDC.
Jackson SIVULYAMWENGE
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