RDC : hausse du prix du cacao, le débat suscité par le ministre Julien Paluku est de nature à révolter les cultivateurs (Teddy Wasukundi)

La hausse du prix du cacao suscite de l’espoir parmi les agriculteurs du Nord-Kivu et de l’Ituri, mais elle attise également l’intérêt des acteurs politiques. Le prix de la tonne du cacao a atteint 10.000 $ US dépassant  actuellement le prix de vente la tonne du cuivre (8.764$ US) sur les marchés mondiaux. Ce qui a  poussé le ministre de l’Industrie Julien Paluku a  exhorté mercredi  27 Mars   des Congolais à investir dans l’agro-industrie, pour « devenir millionnaires. Cependant, Teddy Wasukundi, consultant en agri business, évoque le risque et explique  que le prix de la Bourse ne reflète pas nécessairement celui obtenu sur le terrain par les cultivateurs.

La hausse du prix du cacao offre une lueur d’espoir aux agriculteurs de la région de Beni-Ituri dans la partie Est de la RDC, qui voient dans cette tendance une opportunité de croissance économique. Les prix au kilogramme sur le marché local, oscillent entre 5 et 6 dollars et ne peuvent atteindre au stade actuel les 10 dollars du marché international, a souligné Tedy Wasukundi pour plusieurs raisons.

La spéculation à la Bourse de Londres entraîne des conséquences telles que l’imposition des prix par les traders ou acheteurs internationaux, qui n’ont pas encore dépassé les 8,5 dollars le kilogramme pour le cacao en provenance de la RDC.

Une autre raison évoquée par le consultant est que l’exportation d’un lot de 24 tonnes de cacao est un véritable parcours du combattant, impliquant plus de 10 services étatiques. Cette perception de l’envolée du prix du kilogramme sur le marché international risque de révolter les producteurs, selon Teddy Wasukundi.

Sur son compte Twitter, Julien Paluku a partagé le message suivant : « Si tu plantes aujourd’hui ton champ, en 3 ans maximum et sans effort, comme pour creuser une mine, tu deviens millionnaire. » Cependant, de nombreux producteurs de cacao ont abandonné leurs champs à Beni-Ituri en raison des violences.

Tant que la sécurité n’est pas rétablie, les bénéfices du cacao ne profitent pas à la population, souligne Teddy Wasukundi. Il est crucial que le ministre Julien Paluku s’implique dans la restauration de la sécurité dans la région et qu’il plaide pour des allégements fiscaux sur les produits agricoles destinés à l’exportation.

Par ailleurs, ajoute le consultant, il est impératif que le gouvernement veille à faire respecter le prix de la Bourse par les acheteurs sur le marché international, à l’instar des pays sérieux. De plus, les entreprises exportatrices devraient pouvoir bénéficier d’un accès à des crédits à des taux d’intérêt préférentiels pour favoriser leur développement et renforcer leur compétitivité sur le marché mondial du cacao.

Teddy Wasukundi conclut en soulignant que les déclarations de Julien Paluku, bien qu’elles mettent en avant les opportunités offertes par la hausse des prix, doivent être analysées avec prudence afin de garantir que les bénéfices se répercutent effectivement sur ceux qui produisent le cacao.

Rédaction

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