Longtemps opposée au dialogue avec la rébellion du M23 depuis sa résurgence en juin 2022 au Nord-Kivu, la RDC se dirige vers une nouvelle négociation pour la paix et la sécurité à l’Est du pays. D’après Fréderic Amani, chercheur associé en faculté de sciences politiques de l’Université de Lubumbashi également consultant en relations internationales, le mini-sommet du vendredi 16 février à Addis-Abeba entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue du Rwanda Paul Kagame au tour du président angolais Joao Laurenço en est une preuve.
Ce mini-sommet d’Addis-Abeba est une expression de raviver les pourparlers de Luanda et de Nairobi qui, depuis un temps, semblaient ne pas apporter des fruits, analyse Frédéric Amani dans un échange téléphonique ce samedi 17 février avec La Voix de l’UCG.
« Nous pensons que c’est une occasion de plus où les deux Etats, RDC et Rwanda, à travers la médiation de l’union africaine, va faire pression aux uns et aux autres pour que les accords et les traités signés pour la désescalade soient appliqués et que la paix et la sécurité reviennent à l’Est de la RDC mais aussi dans la région de Grands Lacs », explique-t-il.
En position de faiblesse sur le plan militaire, fait observer l’analyste, la RDC sera obligée de négocier.
« Dans la conduite de guerre ou encore en géostratégie, lorsqu’on ne gagne pas la guerre, on passe au dialogue. Mais faudrait-il encore que les deux parties mettent en place le format de ce dialogue auquel elles aspirent. Une chose est de se rencontrer, une autre est de respecter les accords qu’on a signés.
Ce n’est pas la première fois que Kinshasa et Kigali se rencontrent autour de la crise sécuritaire pour baliser le terrain d’une paix durable à l’Est de la RDC. Mais plus souvent, quelques mois après, on a tendance à revenir à la case de départ.
Jackson SIVULYAMWENGE
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