RDC : la condamnation du journaliste Stanis Bujakera est un simulacre de verdict qui ternit inutilement son casier judiciaire (Wema Kennedy)

Le journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint du média en ligne Actualité.cd et correspondant de l’agence Reuters et du magazine Jeune Afrique, a été condamné, selon le point de vue du journaliste Wema Kennedy, activiste de protection de la liberté de la presse. Cette condamnation est une preuve supplémentaire que la RDC est un État de droit complaisant. Ces déclarations ont été faites lors d’un entretien avec La Voix de l’UCG ce mardi 19 mars 2024, 24 heures après la décision du Tribunal de Grande Instance de la commune de Gombé à Kinshasa.
Après avoir passé exactement 6 mois en détention au cachot de l’ANR puis à la prison centrale de Makala, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombé a condamné le journaliste Stanis Bujakera à une peine de servitude pénale de six mois et au paiement d’une amende d’un million de francs congolais, équivalent à 400 dollars américains. Cependant, cette peine est compensée par la durée de la détention provisoire déjà effectuée.

Pour le journaliste Wema Kennedy, il s’agit d’un simulacre de jugement qui ternit inutilement le casier judiciaire du journaliste.

Le journaliste Wema Kennedy considère qu’il s’agit d’un simulacre de jugement qui salit inutilement le casier judiciaire du journaliste.

« De mon point de vue, c’est la preuve que la justice est malade, comme l’a dit le président de la République. Le procureur ne peut pas, dans son réquisitoire, demander 20 ans de condamnation pour un individu ; quant au tribunal, il semble s’aventurer à réduire la peine à seulement six mois, tout en confirmant toutes les accusations portées contre lui. Cela ressemble à une mascarade, et il semble que les juges aient décidé de le condamner à six mois, étant donné que le président a promis de s’impliquer dans cette affaire, et qu’il a déjà purgé six mois de prison. Ainsi, il sera simplement libéré. Le problème est que le casier judiciaire de notre collègue est terni du fait qu’il a été reconnu coupable. Je recommande à ses avocats de faire appel, car toutes les accusations portées contre lui sont fausses », propose-t-il.

La justice congolaise, qualifiée de « malade » par le chef de l’État dans cette affaire, a condamné notre collègue Stanis Bujakera pour avoir « fabriqué et distribué » un faux document incriminant les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende en juillet dernier.

Elisha Kindy

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