L’insécurité à l’est du pays et l’instabilité du taux de change, sont les deux principaux défis qui attendent Judith Suminwa Tuluka nommée au poste de Premier ministre de la RDC. La mission s’annonce complexe pour cette femme, mais « ce n’est pas le sexe qui dirige », estime le professeur Kahindo Muhesi Augustin, enseignant de sciences politiques de l’Université de Goma.
Défis sécuritaires et économiques, un homme ou une femme pourrait y faire face ou non, estime le politologue Muhesi Augustin, enseignant d’universités également chercheur à Research Connect-DRC, un centre spécialisé dans la collecte, l’analyse et le plaidoyer pour la valorisation des résultats de recherches. Selon lui, tout dépend d’un certain nombre d’éléments.
« Primo, le degré de leadership, secundo la détermination et la volonté de bien faire, tertio l’environnement sociologique de travail. Et à travers l’environnement, je vois ses relations avec le chef de l’Etat mais également ses relations avec les deux chambres du parlement réunis ». Considérée davantage comme technocrate que politicienne, est-ce que par sa nomination, le chef de l’Etat n’aurait pas voulu choisir une personnalité qui ne lui ferait pas ombrage ? « Oui, c’est possible », estime encore l’analyste.
« Au tour du chef de l’Etat il y a beaucoup d’opérateurs politiques qui, visiblement, affichent l’ambition d’être même de dauphins. Il est possible que si on les avait nommés, ils en profiteraient pour construire leur image en vue de faire ombrage au chef de l’Etat, en vue de se vendre et de se positionner pour les compétitions futures. Mais lorsqu’on regarde le profil de la femme nommée, on constate qu’elle fait parfois profil-bas », fait-il observer.
Un profil-bas qui lui permettrait de travailler en toute obéissance et dans la ligne droite de la vision du chef de l’Etat. Toujours selon lui, la désignation de Judith aurait été dictée notamment par le critère de technocratie et celui de son appartenance à l’UDPS, la famille politique du Chef de l’Etat mais aussi son appartenance à la diaspora et sa province d’origine, le Kongo Central.
Jackson SIVULYAMWENGE
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