Ruthuru : la CENI propose les élections, la Société Civile exige la paix

L’annonce du début du processus d’enrôlement des électeurs et des élections des députés dans les zones sous occupation de la rébellion du M23 au Nord-Kivu par la centrale électorale est perçue comme une tentative d’apaiser la population. C’est la réaction de la société civile du territoire de Rutshuru lors d’un entretien accordé à la Voix de l’UCG ce jeudi 1er février 2024 après l’annonce de la CENI au sujet du processus électorale à Rutshuru, Masisi et Kwamouth.

 

Pour Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru, l’organisation du processus d’enrôlement et des élections législatives et provinciales n’est pas une priorité pour la population. Les habitants attendent du gouvernement central l’anéantissement définitif de la rébellion du M23, responsable des souffrances quotidiennes des citoyens. Rien n’est évident que la rébellion du M23 sera défaite avant les dates proposées par la CENI en ce qui est des différentes étapes de son processus, ajoute, avec scepticisme Jean-Claude Bambaze.

 

« C’est juste une diversion, la population n’a pas besoin d’élections. Il est évident que les habitants des zones sous occupation de la rébellion du M23 doivent exprimer leurs besoins aux dirigeants pour qu’ils comprennent réellement ce qui est nécessaire. Nous ne voulons que la paix, le reste n’a pas d’importance. En même temps, nous nous demandons comment cela sera possible ou ce qu’ils planifient pour que ces élections aient lieu quand cette rébellion ne sera plus présente », explique-t-il.

 

Par ailleurs, à travers un communiqué rendu public le mercredi 31 janvier, la commission électorale nationale indépendante (CENI) a fixé au 5 octobre prochain la tenue des élections législatives dans le territoire de Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe, et à Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu, ainsi que l’enrôlement des électeurs du 1er au 20 juillet prochain.

Elisha Kindy

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