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Série des journées ville morte : Sur le plan économique le manque à gagner est gros.

Série des journées ville morte : Sur le plan économique le manque à gagner est gros.

La série des journées ville morte qui a dépassé les 15 jours constituent un manque à gagner sur le plan économique qui pourrait s’exprimer termes de millions de dollars américains par jour en ville de Butembo dans le Nord Kivu. Les ménages sont frappés de plein fouet, les opérateurs économiques locaux aussi, mais également des partenaires commerciaux étrangers. C’est une analyse du professeur Musongora Syasaka Emmanuel, Doyen honoraire de la faculté des sciences économiques et de gestion à l’Université Catholique du Graben UCG.

La situation économique frôle déjà l’indescriptible avec la succession des journées sans travail à Butembo et environs, alerte le professeur Musongora. Tous les secteurs sont frappés. Illustrant par le seul exemple de l’ATAMOV, une des nombreuses corporations de taximen motos et voitures, le professeur Musongora mentionne que le manque à gagner est lourd pour des habitants déjà meurtris par une crise sécuritaire devenue endémique et qui a déjà assez frappé tous les secteurs de la vie économique de la région. ‘‘ Par jour, le motard a un contrat avec son patron pour une somme journalière d’au moins 5 dollars en termes de recette. Ajouter à cela ce qu’il gagne pour lui-même journalièrement. C’est entre 3 et 5 dollars pour la survie de sa famille. Ce qui donne entre 8 et 10 dollars par jours pour chaque taximan moto. Or à l’ATAMOV, la plus grande corporation des taximen, ils sont plus de 25 000 qui sont actifs. Multiplier par les huit à dix dollars journaliers, on est vers le 250 milles dollars américains de manque à gagner, pour l’Atamov, sans parler d’autres associations des transporteurs et d’autres acteurs économiques.’’

En souffrent davantage, ceux qui vendent des produits périssables. Comme dans un système, la crise dans les villes frappe aussi les campagnes environnantes qui fournissent les villes en produits vivriers note le prof d’économie. ‘‘ Vous imaginez les pertes que subissent les vendeurs des tomates, les vendeurs des poissons frais qui ne peuvent pas ouvrir leurs commerces. Tous ces vendeurs des produits maraichers… c’est énorme ce qu’ils font comme perte même pour un seul jour sans travail. Ces produits ils les prennent des villages parfois éloignés et ils paient le transport. Dans ce contexte, ils ne peuvent pas aller acheter. Conséquence, ceux qui fournissent des biens alimentaires souffrent des villes mortes décrétées à Butembo, les transporteurs aussi, et toute la chaine avec…’’ fait remarquer le Professeur Musongora.

Par ailleurs, les opérateurs économiques ayant emprunté dans les banques et qui remboursent mensuellement auront des difficultés de s’acquitter de la part à payer ce mois d’avril fait observer le Professeur.

Emmanuel Musongora estime que c’est quasiment tous les secteurs économiques qui souffrent de cette série des journées sans travail. Même le secteur public lui-même en souffre. Il recommande à l’Etat de prendre des mesures d’allégement en vue de sauver l’économie de la région et le mieux, de répondre aux revendications des manifestants qui sont par ailleurs légitimes. La reconnaissance de la région de Butembo Beni comme une zone sinistrée avec les facilités fiscales et douanières pourrait soulager l’économie de la région en crise. Le professeur Musongora invite par ailleurs les structures des jeunes, les corporations des opérateurs économiques, les autorités religieuses et d’autres couches de la société à un débat franc et sincère pour des actions mieux et coordonnées plus efficaces. 

Emmanuel Kateri

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