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Beni/Attaque ADF à Maboya, l’accès aux soins de santé devient un casse-tête

Beni/Attaque ADF à Maboya, l’accès aux soins de santé devient un casse-tête

L’accès aux soins de santé devient un casse-tête en localité de Maboya quelques heures seulement après le pillage de tous les deux centres de santé de la place et l’incendie de l’un d’eux par les rebelles ougandais ADF la nuit de mercredi à jeudi 20 octobre dernier. La société civile de la place redoute le pire si rien n’est envisagé dans l’urgence par les autorités. 

Le centre de santé de référence Reine de la paix  et le centre hospitalier Tingé, deux grandes formations sanitaires de Maboya ont été toutes mises en sac par les rebelles ADF lors de leur incursion. Non seulement ils ont dévalisé toute la pharmacie de la première mais aussi ils ont incendié le bâtiment. Dans ce contexte, l’accès aux soins de santé est devenu presque  impossible d’accéder aux soins de santé pour une population dont le nombre est estimé à près de 74 000 habitants, selon les chiffres du bureau central de la zone de santé de Kalunguta. Illustration, une femme enceinte arrivée le même jour au centre hospitalier Tingé au moment où tous les matériels venaient d’être importés.

« Il y a quelques heures, nous avons reçu une femme enceinte.  Deux fois cicatrisée, elle venait de Kanyihunga. Mais comme nous n’avons plus de matériels à utiliser voire de médicaments, nous avons été obligés de la référer à l’hôpital général de Kalunguta », témoigne Valivambene Muyisa, administrateur gestionnaire du centre hospitalier Tingé de la CBCA. 

L’hôpital général de Kalunguta se trouve à près de 6 Km sur une route à terre battue. Le centre de santé Tingé ne disposant pas d’ambulance, la femme a été référée dans les conditions extrêmement difficiles témoigne notre source.  

Par ailleurs, par cette attaque contre les structures sanitaires, d’autres malades pourront désormais hésiter à se rendre à l’hôpital craignant pour leur vie. D’où l’inquiétude de Abissay Kyamatya, cadre de la société civile de Maboya.

« La crainte c’est que les gens peuvent même mourir à la maison. Exactement lorsque les rebelles ADF prennent comme cible les centres de santé où la population vient de se soigner, les malades vont commencer à avoir peur de l’hôpital. Au lieu d’aller se faire interner, ils vont commencer à consulter les tradi-praticiens. Cela risque de nous amener  un autre problème de santé communautaire en dehors même des massacres auxquels nous faisons face aujourd’hui », redoute ce cadre de la société civile locale.

Rappelons qu’un médecin, religieuse de la Congrégation de Petites Sœurs de la Présentation, PSP a trouvé la mort lors de l’attaque des présumés rebelles ougandais ADF contre le centre de santé Reine de la paix où elle prestait comme médecin traitant. Son corps a été retrouvé calciné dans les décombres du bâtiment de cette formation sanitaire sous la gestion de l’église catholique. Le corps de la pauvre sera mis en terre ce samedi 22 octobre 2022.

Jackson SIVULYAMWENGE 

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