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A propos de la Monusco : Elle a échoué, plus tôt elle va partir, plus tôt elle va aider la RDC à prendre conscience de ses responsabilités (Prof N Mughendi)

A propos de la Monusco : Elle a échoué, plus tôt elle va partir, plus tôt elle va aider la RDC à prendre conscience de ses responsabilités (Prof N Mughendi)

L’ONU ne devrait pas être fière de se retirer de la RDC sur fond d’un échec. Réaction du professeur Nissé Mughendi aux propos du Secrétaire général des Nations unies qui a indiqué dans une intervention sur France 24 et RFI que le M23 dispose des capacités militaires plus grandes que celles de la Monusco. Pour le professeur Nissé, Antonio Gutierrez n’a fait que confirmer ce qui est connu. Le conseil de sécurité ayant été lent à donner un mandat plus robuste à cette mission de maintien de la paix.

 

Les propos du secrétaire général des Nations Unies donnent raison aux meneurs des manifestations anti Monusco qui fustigent le manque de résultat de cette mission. En effet, depuis les années 1990 rappelle le professeur Nissé, il n’y a plus eu de conflit entre Etats. Les conflits actuels sont essentiellement internes ou intra étatiques. Or l’ONU, depuis sa création ne faisait face qu’aux conflits inter étatiques. Près de 30 ans durant, ce sont des groupes armés qui font la une des conflits armés. Il est regrettable de constater que le conseil de sécurité des Nations Unies ait resté lent à adapter les opérations de maintien de la paix au contexte des nouveaux conflits regrette le professeur Nissé Mughendi.

‘‘ L’ONU ne devrait pas être fier de se retirer sur un échec. Elle ne devrait ne fusse qu’avoir un petit succès avant de partir. Si le conseil de sécurité veut, il peut donner à la Monusco les moyens nécessaires pour faire la guerre. Ceci suppose qu’on change le mode d’action, qu’on modifie un peu le dispositif des troupes qui, au départ étaient conçues comme une mission d’observation, et qui donc en principe ne devraient pas être sur armées. Pour ne pas donner l’impression qu’elles participent au conflit. Et la RDC a besoin de voir ces troupes soit participer au conflit, soit se retirer’’

La présence pas assez utile de la Monusco distrait le gouvernement congolais sur le fait qu’il doit organiser son armée et faire face à ses défis sécuritaires, commente le professeur Nissé Mughendi. Il en est  pour l’organisation des élections, mentionne le politologue.

‘‘ Les élections peuvent être un alibi pour la Monusco de ne pas partir de la RDC. Tout comme le départ de la Monusco peut être un subterfuge pour le gouvernement justifiant le retard dans l’organisation des élections par le départ de la Monusco qui a assuré le transport de la logistique et contribué à la sécurisation du processus électoral. L’idéal pour moi est qu’on ait en RDC un Etat qui fonctionne. L’Etat congolais devrait être capable d’assurer ses processus de manière autonome. Et face à cette nécessité justement, la présence de la Monusco a toujours servi de prétexte. Le gouvernement n’investit pas assez dans sa propre défense, dans la sécurisation de ses propres processus internes, elle attend beaucoup de choses de la Monusco. Donc plus tôt elle va partir, plus tôt elle va aider la RDC à prendre conscience de ses propres responsabilités.’’

Le professeur Nissé Mughendi, enseignant de géopolitique et des relations internationales à l’Université Catholique du Graben, et Directeur du Bureau Centre d’Etudes sur la Paix et la Sécurité BCPS, croit dure comme fer que la RDC devrait, pour être un Etat stable, compter sur elle-même sur tous les plans avant d’envisager toute coopération, qui s’avère souvent teintée d’hypocrisie.

Emmanuel KATERI

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