Les chauffeurs des véhicules privées fréquentant l’axe Butembo-Musienene se plaignent de la taxation de toute traversé de la barrière de Kyambogho même pour ceux qui vont à l’hôpital ou en visite dans leur famille. Et les agents de l’entreprise JERRYSON construction précise : « On ne fait pas payer les personnes qui vont à l’hôpital ».
Jeudi 18 juin 2020, il est 10H00. Nous observons le mouvement de paie à la barrière de Kyambogho, entrée Sud de la Ville de Butembo sur la route Goma. Des véhicules qui sortent de la ville sont arrêtés pour un péage avant de poursuivre la route. Une voiture RAV4 de couleur rouge est stoppée pour le même exercice. Après s’être acquitté, le chauffeur de cette voiture accepte de nous accorder une interview. Il dit qu’il va à Musienene et qu’il vient de payer 4 dollars pour son passage. Une situation qui l’indigne.
« Actuellement c’est très compliqué. Pour un véhicule on nous fait payer 4 dollars. Je suis fils de Musienene et je viens régulièrement à Musienene. Je fais cette route 4 à 5 fois par semaine. Nous n’arrivons pas à comprendre comment quelqu’un qui va visiter un malade ou qui va dans au champ doit payer tout cet argent. C’est une situation très compliqué vraiment. Outre le prix du carburant, on nous demande aussi de payer cet argent par rapport à la situation économique que nous traversons, c’est une situation qui ne nous arrange pas » a dit ce chauffeur.
Cherchant à comprendre le système à cette barrière, nous échangeons avec un agent qui préfère garder l’anonymat mais qui acceptes de nous donner des renseignements hors micro.
Cet agent, nous précise que le montant à payer varie entre 2 et 15 dollars, selon la taille et la marque du véhicule. Ce montant n’est pas payé par tout le monde insiste-t-il.
Les personnes qui vont à l’hôpital, des membres du personnel soignant et des prêtres ainsi que toute autre personne exerçant quotidiennement à territoire de Lubero est exempté de cette taxe dit cet agent.
Toutefois, il précise que si certaines personnes qui disent allé au champ, en visite familiale ou à l’hôpital, sans aucune preuve tangible sont sommées de payer cette taxe vue que cette justification commençait à être avancée par tout le monde, même les fraudeurs.
Précisons que les motocyclistes ne sont pas concernés par cette taxe. Durant tout le temps passé à la barrière, les motocyclistes ne s’arrêtaient que pour laver leurs mains dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus à informer cet agent.
Emma Kateri et Ismaël Kabuyaya
Partagez ce contenu sur: