Butembo: Où sont gardées les femmes détenues après l’incendie de leur cellule à la prison de Kakwangura ?

Les femmes auteures des infractions sévèrement punies par la loi n’ont plus de cellule de détention à la prison urbaine de Kakwangura à Butembo. La cellule leur réservée avait été incendiée lors de l’attaque de cette maison carcérale par des présumés rebelles ADF. Depuis, le parquet se trouve confronté à d’énormes difficultés d’organiser leur détention.

La difficulté est énorme, explique Valérie Mwali Lumande, procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Butembo.     

« C’est une difficulté énorme étant entendu que les détenues femmes doivent être tenues séparées des détenus hommes. De même, les enfants doivent être tenus  séparés des adultes. Devant cette difficulté d’absence de pavillon ou de cellule de femmes, nous ne pouvons certainement pas nous permettre de mettre ensemble les femmes détenues avec les hommes, on ne le fait pas en tout cas », assure-t-il.    

Pour surmonter tant soit peu cette difficulté, les détenues femmes sont gardées dans des amigos ou des cachots dont dispose la ville de Butembo et ce, en attendant qu’une solution soit trouvée.

«En attendant qu’une solution soit trouvée par l’autorité administrative, nous gardons bien malgré nous les quelques rares femmes qui commettent des infractions qui sont sévèrement punies, dans des amigos précisément dans les cellules réservées aux femmes, parce que les amigos, c’est-à-dire de cachots, comportent des cellules pour hommes et celles uniquement réservées aux femmes » explique le procureur. 

Sur un total de 874 détenus qui étaient gardés à la prison urbaine de Kakwangura lors de son attaque le 10 août 2022, il y avait 24 femmes, d’après les chiffres du parquet près le TGI Butembo. Selon le procureur, sur le plan strictement numérique, les femmes prisonnières sont toujours moins nombreuses que les hommes.  Ce qui fait que les amigos disponibles les contiennent.

Jackson SIVULYAMWENGE