×

Butembo/Sinistre des immeubles, les responsabilités partagées, les ingénieurs appelés à démissionner si les principes ne sont pas respectés malgré le chômage ( Prof Makengo Lutimba Hubert)

Butembo/Sinistre des immeubles, les responsabilités partagées, les ingénieurs appelés à démissionner si les principes ne sont pas respectés malgré le chômage ( Prof Makengo Lutimba Hubert)

Pour la première fois, en ville de Butembo, les spécialistes de la construction ont communié avec le grand public sur l’analyse des multiples facteurs des sinistres survenus aux immeubles en construction à Butembo et environs. Une grande conférence a eu lieu l’après-midi du dimanche 12 septembre dans la grande mairie.

L’orateur principal, le Professeur Ordinaire Ingénieur Makengo Lutimba Hubert a décortiqué le contexte et thématiques autour des sinistres survenus aux immeubles en démontrant qu’en cas de sinistre comme l’écroulement d’un immeuble lors de sa construction, les responsabilités sont partagées. Dans le contexte socioculturel et économique de la région, les différents responsables sont les ingénieurs concepteurs, les maîtres d’ouvrages, les propriétaires et les services étatiques à différents niveaux. Néanmoins, il a tenu à insister sur la part de l’ingénieur qui ne devrait pas se faire manipuler par la crainte du chômage.

« L’erreur technique commise par un ingénieur ne peut pas être comparé à une erreur technique médicale. Lorsqu’un médecin commet une erreur  et cause la mort de son patient, parfois ce sont les membres de la famille qui déclarent Dieu a donné, Dieu a repris. Or chez les ingénieurs, ce n’est pas le cas.  J’ai été content que quelqu’un ait rappelé l’obligation de refus. Ce qu’on appelle la modestie de pouvoir décliner un marché à faire seul mais si on tient à le réaliser, on s’associe. Comme, nous décrivons ici les sinistres survenus pendant l’exécution des travaux, il est responsable de la sécurité sur le chantier. »

Obtempérer à quiconque pour gagner un peu de sou pousse plutôt l’ingénieur vers le discrédit et la prison.  Il faut respecter l’importance du bureau de contrôle sur un chantier qui permet aux différentes parties prenantes de communiquer sur l’évolution des travaux, a souligné le Professeur.

Alors que la loi exige un urbaniste pour 20 milles habitants, la ville de Butembo qui approche le million d’habitants devrait en avoir 50 mais n’en a aucun. Il n’y a non plus aucun laboratoire de Génie Civil pour le contrôle de qualité des matériels et ouvrages. Pourtant, beaucoup de sinistres viennent des matériaux qui ne respectent pas les normes. Il est d’importance capitale que les entrepreneurs et les instituts comme l’IBTP dotent la ville de cette structure de grande importance comme c’est  le cas à Goma.

Hervé Mukulu

Share this content:

Vous avez peut-être manqué