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Nord-Kivu/ levée du couvre-feu à Goma : une mesure sélective à appliquer partout en province (Mouvements citoyens de Butembo)

La levée de la mesure de couvre-feu   lundi 26 septembre sur toute l’étendue de la ville de Goma suscite des réactions au sein des groupes de pression et mouvements citoyens de Butembo. Pour les uns et les autres, cette levée sélective ne s’explique pas car la mesure de couvre-feu a déjà largement prouvé ses limites dans la restauration de la sécurité depuis son instauration. 

Pour Léonce Akilimali, militant au sein de la Véranda Mutsanga, le couvre-feu tout comme l’état de siège, sont des mesures prises, à l’époque, dans la précipitation sans étude préalable.

« Des décisions prises en déphasage avec la réalité sur terrain …, nous sommes devant une classe d’autorités qui prennent des décisions pour le prendre sans comprendre le fond des problèmes à résoudre », fustige-t-il.

Anelka Mwanya, militant de la LUCHA, regrette le maintien d’une mesure impopulaire qui expose la population à des tracasseries des services exécutants.

« Nous avons vu 800 détenus s’évader pendant le couvre-feu après l’attaque des combattants ADF. Aucune alerte n’a été faite par les services, mais quand il s’agit des gens qui vont à l’hôpital ou à des lieux de deuil la nuit, vous allez voir ces services en action ; si vous donnez l’argent, ils vous relâchent », dénonce de militant.  

 

 Même son de cloche de la part de Charles Lwanga, militant au sein du mouvement Anti-Gang qui plaide pour la levée du couvre-feu et de l’état de siège.

« Ce couvre-feu n’a pas de sens. On endort les gens pendant ce temps les bandits opèrent la nuit. C’est une mesure qui n’a pas de sens. Il faut la lever ainsi que l’état de siège », suggère-t-il.  

Retenez que la levée de la mesure de couvre-feu à Goma intervient peu après la mission effectuée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde en Ituri et au Nord-Kivu. Cette mission du chef du gouvernement entrait dans le cadre d’une opération de suivi-évaluation de l’état de siège « en vue de réorienter les actions pouvant contribuer à rétablir la paix et la sécurité durables dans cette partie de notre territoire national ». 

 Georges Kisando Sokomeka